Le succès public grandissant n’empêche pas les Rencontres de la Photographie d’Arles de témoigner des conflits et maux d’aujourd’hui.
Parmi la quarantaine d’expositions à voir dans cette 47e édition des Rencontres d’Arles, on croise de grands artistes reconnus, tels que Joël
Meyerowitz, avec ses early works, Michaël Wolf, ou Masahisa Fukase, pour sa première rétrospective en Europe. On découvre les autoportraits d’Audrey Tautou, la délicatesse de Kate Barry, la scène photographique sud-américaine et notamment colombienne, la chilienne Paz Errazuriz. On retient la dé-léninisation statuaire en Ukraine vue par Niels Ackermann et Sébastien Gobert, la créativité madrilène de Blank Paper, les rebelles queer du suisse Karlheinz Weinberger, la saga des Gorgan signée Mathieu Pernot.
Derrière la multiplicité des propositions, de la création plastique au photo-reportage, se dessine une programmation consciente qui n’élude pas les problèmes du monde les plus actuels. Iran, Année 38 réunit 66 photographes iraniens qui documentent la situation du pays depuis la révolution islamique. Samuel Gratacap réalise une installation forte sur la guerre, les migrants et l’(in)humanité en Libye. Guy Martin révèle “l’état parallèle”, concept à l’œuvre dans la Turquie autocratique d’Erdogan alors que Philippe Dudouit livre une analyse détaillée du chaos tel qu’il s’est installé dans la zone sahelo-saharienne.
Enfin, 3 expositions démontrent la capacité de l’homme à s’auto-détruire. Fukushima, zone d’exclusion de Carlos Ayesta et Guillaume Bression, lauréats du nouveau prix Découverte. Un monde qui se noie, de Gideon Mendel et la terrible enquête de Mathieu Asselin sur Monsanto. Une série d’expositions à voir pour garder les yeux ouverts.
Jusqu’au 24 septembre, rencontres-arles.com
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Photo couverture : Gideon Mendel, Jeff et Tracey Waters, Staines-upon-Thames, Surrey, Royaume-Uni, février 2014, série Portraits submergés. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
1. Guy Martin, Istanbul, 2016. Avec l’aimable autorisation de nineteenbsixtyeigh.
2. Carlos Ayesta & Guillaume Bression, série Mauvais rêves ?, avril 2013, Namie. Avec l’aimable autorisation des artistes et de la galerie 247.
3. Sina Shiri, Silent side, Neishabour, Iran, septembre 2015. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
4. Samuel Gratacap, Centre de détention pour migrants de Zaouia, 2014. Avec l’aimable autorisation de l’artiste/galerie Les filles du calvaire.
5. Philippe Dudouit, Oubari, Sud Libye, juin 2015. Véhicule d’une milice Touareg libyenne. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la East Wing gallery.
6. Christophe Rihet, Grace Kelly. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
7. Mathieu Asselin, série Monsanto, une enquête photo-graphique, Van Buren, Indiana, 2013. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
8. Visuel de l’affiche des Rencontres d’Arles 2017.
Par Luc Clément.