Du trading à la mode, Emmanuelle Szerer est une femme de défis. Avec Almé, marque créée en miroir de son expérience personnelle, la créatrice embrasse une démarche inclusive qui va jusqu’au 54, pour redonner style et confiance à toutes les femmes, et s’inscrit dans une nouvelle conscience de l’industrie textile, raisonnée, éthique et relocalisée. Après une levée de fonds spectaculaire ou l’ouverture de son showroom à Avignon, Almé se prépare à un succès mérité dans les grandes largeurs.
La dictature du 36. Portée par des décennies d’imagerie consumériste, confortée par les impératifs d’une production optimisée, elle a longtemps relégué les profils non standards à une mode grande taille de seconde zone. Miroir d’une société qui ne laisse que peu de place à la différence. Sans doute Emmanuelle Szerer ne se posait-elle pas la question quand, sous tension dans les salles de trading de la BNP, elle se consacrait à sa carrière sans compter. Deux maternités et un burn-out plus tard, la jeune femme change de taille et découvre l’ingratitude de la mode. Plus rien pour elle et ses envies de style.
Retrouvant la fibre familiale – 3 générations de professionnels du textile – elle s’attèle alors à la solution. Almé, marque inclusive qui rime avec féminité, sororité et mixe les deux premières lettres de son prénom et celui de sa sœur Alexandra. Complice des premières heures, celle-ci décide néanmoins de s’expatrier avant que Larry, le mari d’Emmanuelle, ne la rejoigne pour prendre en main l’architecture digitale de la jeune marque. Un enjeu décisif car le réalisme veut qu’elle assume son statut de DNVB (Digital Native Vertical Brand), à savoir née, développée et vendue sur le web, intégrant toute la chaîne de valeur.
Sa raison d’être, Almé ne la trouve pas tant dans le fait d’habiller jusqu’au 54 mais dans sa volonté de redonner confort, confiance et estime de soi à chacune de ses clientes, quelle que soit sa morphologie. Pour cela, chaque modèle fait l’objet de nombreux tests préalables pour s’assurer que le vêtement s’adaptera parfaitement à la personne et non l’inverse. Prêt-à-porter, accessoires, bijoux, maillots, peu à peu, la collection s’étoffe, soignant le style qui s’étend sans hiatus du glamour pétillant au casual chic. Dernière surprise en date, une collection de lingerie qui épouse l’esprit de la marque, féminin et bien dans sa peau. Disponible d’un clic et sous 24h.
Quelques mois plus tôt, Almé annonçait une levée de fonds de 5 millions d’euros pour accélérer son développement déjà spectaculaire, preuve de la solidité de son modèle économique comme de la pertinence de sa vision inclusive. Confirmée, presque sans surprise, par le succès que rencontre le Salon, showroom feelgood récemment ouvert dans le fief avignonnais d’Emmanuelle, lieu de rencontre et de partage où sont palpables aussi bien les tissus de la collection que l’engagement d’Almé.
Mettre la femme, toutes les femmes au cœur de son modèle conduit naturellement la marque à s’engager pour une mode plus consciente et durable. Les modèles sont le plus souvent vendus directement en ligne et en pré-commande pour éviter la surproduction, fléau n°1 de l’industrie textile. La fabrication s’appuie sur une sélection d’ateliers partenaires, si possible en France, une volonté d’amélioration constante, en faisant le choix de matières propres, labellisées Œko-Tex, mais aussi en associant au savoir-faire textile traditionnel, capital familial, toutes les ressources techniques et informationnelles du digital. L’enthousiasme manifeste que soulève la marque donne raison à Emmanuelle Szerer et illustre la légitimité d’une marque vertueuse et respectueuse. Le bonheur du 54.
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