Dans la douceur de Grimaud, Isabelle a ouvert un jour sa Maison d’été et imagine depuis une collection textile aux couleurs du Sud et de l’Orient. Du linge sensible pensé pour parer nos intérieurs de douceur, mais aussi les rendre plus vertueux.
Attirée depuis l’enfance « par les textiles, les matières et les couleurs », Isabelle, a ouvert sa première boutique de décoration en 1999, à Sainte-Maxime dans le Var. Une boutique riche de ses voyages, au fil desquels s’est éveillé en elle un appétit pour la découverte, les traditions et par dessus tout l’authenticité des étoffes nobles. Son enthousiasme pour le beau linge de maison est véritablement comblé, lorsqu’Isabelle part pour l’Inde : « J’ai voyagé au Rajasthan et dans la région de Mumbai à la découverte d’usines, d’ateliers, de tisserands et de teintureries. » Là-bas, elle apprend, observe, s’inspire et repart riche de leurs savoir-faire ancestraux, qui la portent vers de nouveaux horizons. Une petite partie de sa production est d’ailleurs encore faite en Inde, « principalement les rideaux avec des broderies très spécifiques que l’on ne peut faire ailleurs, tant les produits sont délicats et nécessitent une dextérité manuelle ». Pour le reste, elle travaille depuis plus de sept ans avec le Portugal et l’Italie, pour des raisons écologiques.
En 2002, elle crée sa propre marque et la première collection Maison d’été , à Grimaud cette fois, comme un hommage aux matières naturelles, que la créatrice chérit. Au-delà, les créations d’Isabelle marquent la volonté d’un retour à une simplicité brute qui réchauffe nos maisons, à travers des collections soignées de linge de lit ou de bain, de rideaux ou encore de linge de table. Toutes aspirent à embellir les intérieurs, des plus classiques aux plus actuels, en mettant en avant la qualité du textile, « de la couleur au toucher ». Car Maison d’été privilégie les matières naturelles comme le lin, labellisé Oeko-Tex, décliné tantôt en fine gaze, une matière prisée pour le linge de bébé, superposant deux couches de tissu cousues à intervalles réguliers et lavées à haute température pour créer un effet de légèreté et de transparence ; tantôt en lin lavé, adouci et assoupli sous l’effet de lavages et de séchages successifs; ou encore en version stone washed, dont le lavage accompagné de pierres permet de détendre la fibre et d’obtenir un bel aspect froissé. La palette de couleurs de Maison d’été joue les teintes naturelles, qui nous ramènent à l’essentiel. Isabelle les choisit avec soin pour qu’elles soient toujours « délicates, subtiles et poudrées ». Épices, Lagon, Terracotta, Sable ou encore Terre brûlée, des noms qui évoquent un retour poétique à la nature Travaillant un colorama d’unis du lumineux blanc Milk jusqu’au ton le plus profond, bannissant les motifs, la maison habillée par Isabelle aspire à l’harmonie et à la sérénité.
Refaisons du lin notre lit.
Le lin, c’est cette plante herbacée dont la fleur bleutée s’épanouit précisément en juin. Elle éclot le matin et fane le midi même. Ce qui donne aux champs des élans impressionnistes, où les vagues de bleu apparaissent et disparaissent au fil des heures. Bien que sa beauté soit fugace, son impact sur l’environnement est déterminant car cette fibre naturelle est vertueuse à bien des égards. 75% de la production mondiale de lin est made in France (nous en sommes les premiers producteurs !). Une fierté bleue blanc rouge, que l’on doit notamment aux conditions propices de la côte normande, là où le lin pousse à foison sous le vent et l’humidité. Malgré ses qualités, cette ressource locale a été, ces dernières années, principalement exportée et non transformée en France. Pourtant, le lin nécessite très peu d’eau pour sa culture, il puise l’humidité dans les sols et l’air, sans besoin particulier d’irrigation, alors que pour produire un kilo de coton, il faut jusqu’à 19 000 litres d’eau. Souvenons-nous qu’il est l’une des plus anciennes matières textiles utilisées, importée notamment d’Égypte. Le lin est également un piège à CO2. Un hectare de lin capture ainsi chaque année jusqu’à 3,7 tonnes de dioxyde de carbone. Il a même des effets régénératifs sur son environnement, puisqu’il améliore la qualité des sols pour les cultures qui suivent sa récolte, et ne nécessite pas non plus de pesticides, étant naturellement résistant. Enfin, une récente étude du Laboratoire Cetelor fait apparaître ses vertus inattendues pour la qualité de notre sommeil.
Avec sa fibre aux multiples vertus, chaleureuse en hiver, fraîche en été, Maison d’été nous invite dans un temps long intérieur, où cultiver chaque jour le plaisir naturel, dedans comme dehors.