Déco

Fontachoulet danse avec l’osier 

Fabrice Serafino fut un jour danseur, puis concepteur de décors et de costumes, avant que la vannerie ne devienne sa nouvelle passion. Mais dans son atelier, à mi-chemin du savoir-faire artisanal le plus noble et de la création la plus contemporaine, ses pas de deux avec la matière font naître des formes fascinantes qui transcendent l’utilitaire. 

Ancien danseur dans de grandes compagnies internationales, concepteur de décors et costumes dans le monde du théâtre, de l’opéra et de la danse, Fabrice Serafino a trouvé un jour dans l’osier un nouveau support d’expression. Sa passion pour la vannerie prend racine en Dordogne, où il rencontre Adrian Charlton, l’un des maîtres anglais de la vannerie traditionnelle. À peine initié au tressage, Fabrice sait qu’il tient déjà entre ses mains plus qu’une pratique, sa nouvelle vocation. Il crée alors à Solliès-Pont dans le Var son atelier de vannerie contemporaine qu’il baptise Fontachoulet.

Respectant les méthodes artisanales traditionnelles, il imagine et conçoit des objets utilitaires comme des paniers ou plus poétiques, comme des nichoirs pour les oiseaux, mais aussi des objets d’arts, des sculptures et des pièces murales qui ont trouvé leur place dans des musées et des galeries. Fabrice tourne et détourne souvent la matière, avec laquelle il danse au figuré pour tresser des créations en mouvement. Au-delà, il s’affirme dans la complexité de sa pratique, en allant jusqu’à l’hybridation, associant des matériaux divers à l’osier pour jouer sur les volumes de ses pièces – témoignant de ses aptitudes à la mise en scène. À l’image de l’une de ses séries de sculptures intitulée Créatures Rurales, où il décida de tresser son osier autour de restes d’objets agricoles trouvés dans la campagne. Des pièces de métal rouillé, déformées, auxquelles Fabrice redonne vie en leur offrant une nouvelle identité, un nouveau caractère, à la faveur de sa sensibilité artistique. 

Dans sa pratique, il aime à penser que la nature puisse enfin reprendre ses droits. En enveloppant des choses délaissées par les humains, l’osier se les approprie. Libre à chacun ensuite d’interpréter les œuvres du vannier, qu’il réalise toujours en totale spontanéité. Si tout est mouvement, rien n’est chorégraphié dans l’esprit de Fabrice, ses mains suivent le rythme de son esprit, pour faire naître des pièces uniques. Parfois spectaculaires, comme ses bancs tressés sur une structure métallique, parfois plus discrètes comme ses besaces, ses pièces ont en commun d’être originales et reconnaissables entre mille. Car pour ce vannier contemporain, même l’utilitaire n’est pas synonyme de banal. Il aime détourner les formes, jouer avec les matières, pour une vannerie créative où le déséquilibre de l’objet est au cœur de la création. Quoi de plus naturel pour un ancien danseur ?

Pour en savoir plus, il est possible de rencontrer Fabrice à son atelier, voire de participer à des stages que propose le vannier pour s’initier à son art. 

fontachoulet.com