Art de vivre

Les Roches Rouges ou le mythe Riviera

Il doit son nom au porphyre volcanique qui flamboie au soleil. Pourtant, tout en douceur, l’Hôtel Les Roches Rouges fait revivre l’esprit d’une villégiature de cœur sur la Riviera.

C’est bien elle, c’est l’île noire ! Dans le scintillement feutré de ce petit matin versatile se dresse la silhouette d’un étrange rocher en mer. Exactement là où, un jour de 1913, le Docteur Lutaud devint Auguste 1er, roi de l’Île d’Or. On dit qu’Hergé s’inspira de cette utopie, lieu de nulle part en Méditerranée. Or, voici qu’à quelques encablures de là, sur le rivage, un nouveau lieu semble décidé à cultiver une autre utopie. Transformer un modeste établissement hôtelier en une blanche et élégante villégiature où le chic Riviera donnerait le ton d’une infinie maison de vacances, quand le soleil, l’amour, le plaisir et les souvenirs se retrouvent dans une quête du bonheur simple.

Variation de tons naturels, la palette décorative fait matcher ocres et bruns comme une douce chaleur qui parle au cœur, soulignant cette même aspiration à l’harmonie. Carte postale idéale d’un instant suspendu entre Provence et Côte d’Azur, l’Hôtel Les Roches Rouges ressemble à la réinvention d’un monde, privilège aussi étourdissant qu’un rêve d’enfant que l’on retrouverait, intact. Piscine naturelle à même la roche, d’une eau limpide tout en retenue. Couloir de nage, transats et coursive alignés d’un seul trait, tendu comme le pont d’un vieux trans-atlantique. Belles et longues tables de bois patinées où s’agrègent joyeusement famille et amis autour d’une cuisine de partage.

Cueillie en pleine fraîcheur dans les filets d’Olivier Bardoux ou les clayettes de Mme Fleury, inspirée par René Jouveau, l’auteur de La cuisine provençale de tradition populaire, et brillamment réinterprétée par le chef José Bailly. Espaces ouverts, dégagés de toute ostentation, laissant la part belle aux artistes qui ont accompagné la renaissance du lieu en choisissant – d’œuvres originales en sélections sonores – d’emplir l’âme des hôtes de passage. Réception escamotée au profit d’un volume énigmatique où serpente un canapé et se découvrent les activités du jour. Ce soir, cinéma en plein air, Paris Texas, demain, à l’heure de l’apéro, musiciens et ambiance garantie. Au passage, irrésistibles cocktails maison, véritables verres d’amitié rehaussés d’herbes aromatiques locales par Dean Shury, le mixologue attitré.

L’hôtel touche par la justesse de son atmosphère nonchalante, rythmée au gré du jour par de multiples activités, soin au spa Esthéderm ou partie de pétanque épique, cours de cuisine ou ballade dans l’Estérel. À moins que ce ne soit l’instant pour soi d’une lecture inspirante, tirée de la grande bibliothèque de cette maison qui a banni la télé pour faire revivre avec style le parfum discret de la Riviera française.

Ouverture jusqu’au 8 octobre.
hotellesrochesrouges.com

Légendes 1. La terrasse du restaurant avec le Cap du Dramont en arrière-plan. 2. Le chef José Bailly, entre précision et générosité. 3. La sublime pêche d’Olivier Bardoux dont le bateau accoste aussi souvent que la fortune des mers lui sourit. 4. Le bar d’été, le solarium et la piscine naturelle. 5. Dean Shury, auteur des mix exclusifs de l’hôtel. 6. Produits d’accueil signés Le Labo dans les salles de bain ou le cirier d’Auribeau dans les espaces de l’hôtel. 7, 8 et 9. Entre mer et jardins, design vintage et aspirations d’aujourd’hui, un idéal de Méditerranée réinventé.