Valérie Frojo conçoit les collections de la marque Charlet, ressuscitée après 60 années d’oubli par Edouard, son mari, comme autant d’histoires à écrire et à porter, entre brio méridional et discrétion bien élevée, références classiques et esprit d’aujourd’hui.
Une jolie renaissance
La première histoire débute en 1854 quand Eugenio Frojo, tout juste arrivé d’Italie, entre au service de la bijouterie Charlet à Marseille. La suite est connue. Son fils rachète la bijouterie et la saga Frojo entreprend de s’écrire. En 2014, par un juste retour des choses, Edouard Frojo redonne vie à Charlet et en confie la direction artistique à Valérie. C’est de son imagination et de son talent combinés que naissent désormais les nouvelles histoires d’une marque attachante.
Massilia ou le collier marseillais
Au XVIIIe siècle, sur les marchés de la ville, les vendeuses avaient coutume de transformer leurs maigres gains en boules d’or, valeur sûre et plus facile à transporter, qu’elles montaient sur un fil noir pour les porter au cou. Au fil du temps, un fil d’or a remplacé le brin noir et le collier marseillais est devenu signe de reconnaissance partout en France, de même que dot incontournable pour le 16e anniversaire de toute fille de bonne famille. Hommage signé Charlet à cette tradition intimement liée à sa ville natale, revisitée avec la délicatesse d’une fine chaîne en maille forçat, parsemée de perles d’or, une collection sensible également imaginée en version bébé.
Diamantée, l’éclat précieux de Méditerranée
Une multitude de petites perles à facettes ondulent le long d’une chaîne et renvoient une myriade d’éclats lumineux qui scintillent comme le diamant. Si cette collection ne doit rien à la plus précieuse des pierres, elle doit tout à la plus précieuse des régions, sa lumière, son intensité, sa mer à la surface sans cesse changeante et sensuelle quand elle est calme comme les colliers, bracelets, boucles d’oreilles ou bijoux de corps de cette collection qui épousent le mouvement et flirtent avec la peau pour en révéler toute la beauté.
Gaby, l’île navette
Romantique à souhait et haute en couleur, l’ïle Degaby, baptisée en l’honneur d’une danseuse de revue des années folles, a inspiré cette collection. Curieuse coïncidence, la physionomie même de l’île fait écho à la signature Charlet, en forme de navette, et rappelle les pierres fines choisies pour cette ligne. Une collection déclinée en onyx, corail, prasiolite, quartz rutile ou topaze Blue London, où les bagues se portent en accumulation et où les bracelets en toi et moi forment un dialogue intime comme une danse amoureuse, sur l’île, un soir d’été.
Iris ou le bon oeil
La forme caractéristique de la signature Charlet a inspiré une autre histoire à Valérie Frojo. Celle d’un oeil un peu magique, – le C inscrit dans la navette oblongue évoque irrésistiblement un iris, nom de baptême de cette collection – à la fois source de savoir, lien au monde mais aussi talisman porte-bonheur. Réactualisant l’esprit des amulettes précieuses, la créatrice l’a reproduit dans une infinité de possibilités : breloques, bracelets, colliers ou boucles d’oreilles. Du hiéroglyphe au monogramme, une illustration de l’esprit créatif de la marque, qui jongle avec les codes et les références, imagine de nouveaux jeux orfèvres, entre tradition respectée et innovation signée.
charlet-bijoux.com
Initialement publié dans Marie Claire Méditerranée