Culture

Bertrand Baraudou, profession (de foi) galeriste

Il a 13 ans. Non pas Bertrand Baraudou mais son Espace à Vendre. Encore qu’en entendant le galeriste niçois parler des artistes, on puisse capter un enthousiasme d’éternel adolescent.

Son premier espace date de 2004, réduit de 18 m2 rue Assalit à Nice. « À l’époque, se souvient-il, les jeunes filles du quartier venaient voir en cachette les photos de Jean-Luc Verna ». Après avoir ouvert à Paris et partagé un espace avec Ben, il a retrouvé ce quartier populaire de la ville il y a quelques mois en ouvrant une galerie showroom, prolongée d’une cour intérieure propice aux débats (au grand dam des voisins), et d’un spectaculaire local post-industriel.

Un ancien transformateur EDF qui, par un juste retour des choses, accueille une très belle exposition de néons de l’artiste brésilien Kleber Matheus. « Oui, le rapport au quartier est important. Dès l’ouverture, j’avais choisi de montrer Lionel Scoccimaro pour son travail rutilant, ultra-soigné, les gamins entraient dans la galerie en s’exclamant ’Oh, M’sieu, c’est trop beau, on se croirait à Monaco !’ »

Si Bertrand Baraudou s’attache à créer du lien, son véritable engagement est pour les artistes qu’il soutient et expose avec conviction dans sa galerie Espace à Vendre, dont la programmation est sans doute l’une des meilleures de la région. Loin des très grosses pointures du marché de l’art, Bertrand Baraudou redouble d’imagination, innove en changeant le format des expositions, participe à de nombreuses foires. Bien sûr, il aimerait voir plus de monde venir découvrir son espace et ses artistes, il sait que son économie peut être fragile mais cela ne l’empêche pas de s’investir sur des projets ambitieux. Prochain en date, une collaboration avec Philippe Ramette, l’un des artistes français les plus en vue, passé par l’école d’art de la Villa Arson à Nice.

Durant ses 13 années d’existence, la galerie a déjà travaillé avec de nombreux artistes emblématiques tels que Jean Dupuy ou Erick Duyckaerts, Arnaud Labelle-Rojoux, Noël Dolla ou encore Louis Jammes. Mis en lumière des artistes à l’univers très singulier comme Michel De Broin, Thierry Lagalla, un fidèle, Karine Rougier ou Emmanuel Régent. Sans oublier Stéphane Steiner, un artiste rare et insaisissable, que Bertrand Baraudou s’emploie à soutenir contre vents et marées et dont les œuvres sont à voir à la galerie jusqu’au 9 septembre.

Bertrand Baraudou

Espace à Vendre
10 rue Assalit, 06000 Nice, 09 80 92 49 23
espace-avendre.com

Initialement publié dans Marie Claire Méditerranée