Déco

L’artiste Jean-Luc Favéro part en forêt pour Pierre Frey

Des forêts au brou de noix tracées sur de vieux registres jusqu’aux murs habillés de papier peint, l’art patient de Jean-Luc Favéro trouve une nouvelle ampleur. Avec Arbres et Sous-bois, la maison Pierre Frey transpose son œuvre, comme une empreinte panoramique, restituant éclat et profondeur pour offrir à nos intérieurs des traces de lumière et de silence méditatif.

Jean-Luc Favéro n’avait pas vocation à faire tapisserie. Ce plasticien, qui vit et travaille dans une vieille ferme du Tarn, loin des circuits officiels, volontiers pieds nus et short camouflage, trace depuis des années des forêts au brou de noix sur d’anciens livres de comptes patinés. Repéré il y a plus d’une décennie déjà par Yves Taralon chez Hermès ou le curateur Pascal Pique pour une exposition à l’espace Vuitton, l’artiste a été sollicité par la Maison Pierre Frey qui a découvert à son tour ce travail patient, dont le rituel artisanal fait écho à ses propres valeurs. Séduite, elle a choisi de transposer l’une de ses œuvres, Comme une empreinte, en un papier peint panoramique. La pièce originale – un sous-bois monochrome où Favéro superpose, lave et essuie la matière jusqu’à sculpter la lumière – devient le motif d’une fresque murale.

Le résultat, Arbres et Sous-bois (collection Cappuccino), aligne en grand format les pages du registre ancien comme une succession d’œuvres murales. Le studio Pierre Frey s’est attaché à restituer les sensations de l’œuvre initiale, l’éclat de la lumière et la force du trait, pour les inviter dans nos intérieurs sans les édulcorer. Cette première diffusion à grande échelle pour Jean-Luc Favéro constitue plus qu’un décor, l’intégration d’un geste artistique contemporain, des « fragments de silence et de lumière » mis en scène dans l’intégrité de l’œuvre par la prestigieuse maison d’édition de tissus et papier peint française.

© Constance Estrada Tournié de Tourniel

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