Art de vivre Déco

Midipy. Quand le monde tourne dans le bon sens

Après un tour du monde initiatique en famille, Éloïse et Daniel, inspirés par les artisans et traditions vernaculaires qui ont jalonné leur aventure, réinventent la marque familiale toulousaine Midipy qu’ils rachètent et installent en Provence. Un même amour des matières naturelles, un même ancrage local, un même supplément d’âme, une histoire humaine transcontinentale.

Nous sommes au siècle dernier, un beau jour de 1998. Dans leur bureau toulousain, Philippe Granet et Denis Paternotte viennent de donner vie à Midipy. Une marque qui traduit leur attachement viscéral à la région, à ses savoir-faire ancestraux et, au-delà, à la fabrication française, que deux décennies de désindustrialisation galopante ont mise à mal. Ils doivent se sentir bien seuls à vanter le made in France et les mérites de la laine vierge des Pyrénées mais leur conviction est telle qu’ils relancent l’activité d’une filature datant, elle, du siècle d’avant. Sans chimie, sans colorant, ils travaillent la laine au naturel et créent une collection sur le fil de plaids et jetés de lit à la beauté essentielle, bientôt rejoints par une gamme d’accessoires en cuir, autre savoir-faire régional de tradition. Durant 25 ans, ils défendent, contre vents et marées, leur engagement sans faille pour une production locale et un respect de l’écologie (avant que cela ne devienne un gros mot), forgeant pour Midipy, aux yeux d’un public averti, une réputation de qualité sans compromis.

Nous sommes maintenant au lendemain d’un séisme mondial nommé C19. Au sortir d’une période éprouvante, Daniel Dumont décide de précipiter son évolution professionnelle et de vendre son entreprise d’immobilier, entraînant dans sa quête de sens sa femme Éloïse, qui plaque son job dans les ressources humaines d’un grand opérateur de téléphonie. Leurs trois filles de 7, 10 et 13 ans se voient alors offrir une chance que peu de personnes auront dans leur vie : accomplir en liberté un an de tour du monde. Billets multi-escales en poche et circumnavigation en tête, la famille s’élance sacs à dos pour une année d’itinérance. Bien qu’amateurs de surfs et, partant, de rivages exotiques, Éloïse et Daniel n’ont jamais particulièrement rêvé de voyage au long cours. Et il leur faudra quelques semaines avant de trouver le bon tempo, à savoir accepter de ralentir le rythme pour consacrer un mois à la découverte de chaque pays, en harmonie avec sa culture et au plus près de ses habitants, chez qui ils finissent invariablement par séjourner. 

Par choix, la famille a choisi de se diriger vers les pays en voie de développement, principalement dans l’hémisphère sud, où la structure familiale, quasi-clanique des sociétés qu’elle découvre la plonge dans une réalité humaine qui va donner à son périple la dimension d’une longue chaîne d’amitiés.

Plus encore que l’osmose avec une nature et des paysages inouïs, c’est la découverte de l’autre qui donne à leur expérience son intensité émotionnelle. Partout, un même scénario. D’abord les enfants, par lesquels le contact se noue. Puis l’invitation à acheter un petit quelque chose, fruit de l’artisanat local et familial, avant le partage d’un repas où la cuisine fait son office œcuménique.  D’ailleurs, la découverte des spécialités culinaires tout comme l’expérimentation des techniques artisanales constituent les fondements d’une estime mutuelle et d’une intelligence naturelle qui font voler en éclats l’ethnocentrisme. Partager le quotidien de weaving sisters laotiennes à Luang Prabang ou de Marisol et Jaime, éleveurs et producteurs de laine alpaga de la communauté Tuni en Bolivie, a modifié à jamais le point de vue d’Éloïse, Daniel et de leurs trois filles sur le monde.

Pour les filles, c’est une nouvelle philosophie : « Ici les enfants ont tout et ils se plaignent. Là-bas, ils n’ont rien mais toujours le sourire. » Pour les parents, c’est la conviction que le sens les attend au bout du chemin, en France, dans une activité manufacturière. Une aspiration née de leurs rencontres – le filage du coton en Inde chez Veejish ou de la laine bolivienne, le tressage du bambou à Lombok, le tissage aux pieds du coton teint naturellement au nord du Laos – mais aussi d’un constat effaré : les chinoiseries de pacotille ont envahi le monde. Ils repensent alors à leurs oncles, Philippe et Denis, et leur marque Midipy dont ils comprennent qu’elle incarne les mêmes valeurs exactement que celles rencontrées sur leur chemin : savoir-faire historique, ancrage local, patrimoine familial.

Nous sommes en janvier 2023. Le temps est venu pour les tontons de passer le flambeau au couple voyageur dont l’expérience glanée à travers le monde offre un authentique supplément d’âme à l’entreprise. Sans renier son passé, elle se voit désormais en (re)start-up. Déménagée en Provence, accompagnée par les Premières Sud, incubateur dédié à l’entrepreneuriat au féminin et à l’impact social fort, elle revoit de fond en comble son identité, sa stratégie commerciale, tout. Sauf ses produits qui représentent, par une étrange prédétermination familiale, leur nouvel idéal de vie. Pour revivre le tour du monde de la famille Paternotte-Dumont, prenez le temps d’écouter leurs aventures en podcast sur Apple podcastDeezer ou Spotify. Quant à leur collection, elle est à découvrir sur le site de Midipy.

Midipy, plaid Terrasse Maupas en laine française finition écru


Abonnez-vous à la newsletter