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Portrait de Friedrich Nietzsche, 1899 |
LENTES NOUVELLES DU SUD, n°160, 23.06.23 “Comme le temps manque pour penser et garder le calme dans la pensée, on n’étudie plus les opinions divergentes : on se contente de les haïr. Dans l’énorme hâte de la vie, l’esprit et l’œil sont accoutumés à une vision et à un jugement incomplets et faux, et chacun ressemble aux voyageurs qui font connaissance avec le pays et la population sans quitter le chemin de fer.” Nietzsche, Humain, trop humain, un livre pour esprits libres, 2e édition préfacée à Nice, printemps 1886. “Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelque chose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu’un essaie d’oublier un incident pénible qu’il vient de vivre accélère à son insu l’allure de sa marche comme s’il voulait vite s’éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui.” Milan Kundera, La lenteur, Gallimard, 1995 Qu’ajouter après cet éloquent double éloge de la lenteur, dont c’était mercredi la Journée Mondiale ? Qu’il est vital de retrouver l’otium, ce temps de la méditation ou du loisir studieux que connaissaient les esprits avancés depuis l’Antiquité et que voudraient nous arracher tous les Mark Zuckerberg du monde. Résistons et suivons quelques beaux exemples ci-après pour nous donner du cœur à l’ouvrage. |
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Samedi 24 juin, concert solidaire, Marseille
Organisé par SOS Méditerranée, l’intégralité de ses bénéfices seront reversés à l’association, pour défendre le droit à la vie, universel, et le sauvetage en mer, inconditionnel. Réservez vos places juste là. Plus de 100 collectivités territoriales sont désormais engagées aux côtés de SOS Méditerranée, pour faire face au drame humain qui se déroule sous nos yeux et qu’il ne faut jamais oublier. |
Jusqu’au 24 juin, Festival Piano en fleurs, Marseille
L’événement célèbre les musiciens d’ici et d’ailleurs, lors de concerts classique ou jazz accessibles à tous, pour une parenthèse musicale inclusive qui touche les oreilles et le cœur. Toutes les informations par ici. |
Jusqu’à novembre 2023, exposition Jean Vilar à Avignon
Parcours en plein air, ponctué d’une trentaine de photographies, pour traverser l’intimité de l’immense comédien et homme de théâtre Jean Vilar, témoignant de son lien avec sa troupe et sa ville. La suite par là. |
Jusqu’au 25 juin, Design Parade, Toulon et Hyères
La Villa Noailles présente le 7e festival international d’architecture d’intérieur à Toulon, et la 17e édition du festival international de design à Hyères, pour aborder de multiples aspects des arts décoratifs et leur place dans la création contemporaine. Découvrez le programme par là. |
Jusqu’au 24 juin, festival Nuits Métis, Miramas
Le festival fête ses 30 ans, avec une édition de nouveau dédiée à l’échange et au vivre ensemble. 16 concerts gratuits, riches de vie, de rencontres et d’altérité, à découvrir juste ici. |
Du 23 au 25 juin, festival Street Food Fever, Salon-de-Provence
Tout simplement, le plus grand rassemblement de food trucks du Sud, occasion de savourer en musique des plats du monde entier dans une ambiance de rue estivale et gourmande. Par ici le programme. |
Dernier week-end du Refugee Food Festival, Marseille et Nice
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’y prendre part, empressez-vous de participer à cette aventure humaine, qui associe chef·fes en place et leurs alter ego réfugié·es, une œuvre de fraternité et d’insertion portée par le pouvoir universel de la cuisine. Dernières places samedi midi chez Casa Fuego à Menton par exemple (à ne pas manquer !) et dernières dates par là. Apprenez en plus sur le festival par ici. |
L’Auberge de la Roche © Emma Harding |
L’Auberge de la Roche. Table d’hauteurs |
En contrebas de la route principale, en face de la mairie annexe. Dans la délicieuse approximation de ce rural rendez-vous, que l’on imaginerait murmuré sous le manteau à l’usage de quelques amis très sûrs, se devine la liberté inouïe que se sont offerte les trois de la Roche, loin du millimètre terrasse dûment étalonné ou du mètre carré exponentiel de l’urbaine gastronomie bistrotière. En moins de 3 ans, Mickaëlle Chabat, Louis Philippe Riel et Alexis Bijaoui ont fait de l’antique bâtisse du hameau de la Roche, remontée avec flair et talent, un eldorado de la pura vida où la table, consacrée meilleure de France par le guide Fooding 2022, cache une philosophie de la vie qu’il faut se hâter lentement de goûter, en remontant pour cela comme un voyage initiatique les vallées de la Tinée ou de la Vésubie jusqu’à ses sommets. La vérité se mérite et leur engagement à dénicher les meilleurs producteurs locaux, en communion avec leur amour du terroir, à cultiver leur terre en permaculture pour y faire revivre quelques perles aromatiques rares, avec comme annexes de fortune un fumoir maison et un poulailler en bois, à composer une cave tout aussi vivante et réjouissante confine au sacerdoce. Mais le bonheur n’est jamais loin, dans l’assiette, le verre ou l’une des 5 chambres de l’auberge dont le charme nous attache durablement, comme pour mieux nous réenraciner. Auberge de la Roche à Valdeblore. |
Gare de Madrid Atocha © Sergio Scandroglio |
Renfe. Tapas à Grande Vitesse |
Red nacional de los ferrocarriles españoles, mieux connu sous l’acronyme Renfe, est le nom chantant de la compagnie ferroviaire hispanique, déjà promesse de vacances, qui va devenir plus désirable encore à nos oreilles depuis que la compagnie a annoncé mettre officiellement ses essieux sur les rails français. Avec deux lignes TGV Lyon-Barcelone, dès le 13 juillet, et Marseille-Madrid, dès le 28 juillet, Renfe met la Rambla barcelonaise à 5h de Lyon et l’effervescente Malasaña madrilène à 8h de Marseille, pour les modiques sommes de 29 € et 19 € respectivement, si vous réservez pronto, en gros maintenant. Laissons donc les polémiques sur la controversée ligne Lyon-Turin, ses tunnels et les questions qu’elle soulève pour nous installer confortablement dans un wagon climatisé, profiter d’un service impeccable à l’espagnole (qui, n’en doutons pas, mettra un point d’honneur à faire du trajet un plaisir) et réduire drastiquement notre impact carbone estival. On se félicitera tout autant de pouvoir savourer le voyage en famille, sans mal des transports, embouteillages en série sur macadam en fusion ou même la traditionnelle bande son du siège arrière modulant sur toutes les fréquences quantesskonariv, jééfin, jémaloventreu, jveufercaca, puisqu’à toutes ces doléances, il y a une solution, sans incidence de surcroît sur votre heure d’arrivée. À ce tarif-là, prenez carrément un abonnement. Informations et réservations sur renfe.com. |
Postérieur. Les derrières vertueux de la mode |
Si vous pensez que l’upcycling nous fait une belle jambe, le moment est venu de vous tourner vers Postérieur. Un label éthique qui privilégie la mode pleine de sens à la fashion abondance, en réutilisant des vêtements destinés à être jetés pour en faire des shorts élégants et confortables façon caleçon, qui peuvent être portés par tout le monde, inside out, dans le respect de la décence et de la planète. Plutôt que d’imaginer les fibres textiles broyées et recyclées pour recréer du tissu, Teresa, la fondatrice de la marque, a préféré conserver les pièces de vêtements intactes pour les transformer en un geste créatif qui leur confère une seconde vie. C’est en 2020, en plein confinement, que la jeune femme a eu l’idée d’offrir une seconde chance aux pièces qu’elle ne portait plus, dont une vieille chemise métamorphosée par ses soins en short léger. Armée de fil, d’aiguille et d’un sens du design, elle revalorise le tissu et parvient à faire du neuf (de qualité) avec du vieux (même usé), sans même que l’on distingue la différence. Teresa est si investie dans l’upcycling, qu’elle lui a dédié un compte Instagram et un livre sous le même titre, Les oubliés du placard. Que vous soyez plutôt Placard du bouquineur et ses créations rayées aux couleurs douces, comme le short Madame Bovary, ou Placard du garagiste aux teintes plus profondes, parfois parées de carreaux comme le modèle Décapeur thermique, Postérieur vous garantit de belles jambes, de belles fesses et un esprit léger. |
Fées en Provence. Contes et rituels de beauté |
Depuis Aubagne, où les jours s’écoulent doucement et où les esprits mûrissent au soleil, Natalia Schweckler, chimiste de formation, a imaginé Fées en Provence. Cette passionnée de phytothérapie a pris le temps de mettre au point des soins de beauté aux actifs naturels vegan et bio, pour que nos peaux n’aient que ce qu’elles méritent, le meilleur. C’est désormais dans ses ateliers à Aix-en-Provence que les potions magiques de Natalia sont formulées et fabriquées, au plus proche des producteurs bio locaux et des laboratoires de la région. La marque est labellisée Slow Cosmétique, pour son engagement envers la nature et sa volonté de rester fidèle à un procédé de création respectueux. Les soins pour le visage ou le corps sont délicatement parfumés aux senteurs naturelles de Grasse, comme la rose, la cerise ou encore la mûre, transformant les rituels de beauté en une véritable expérience sensorielle. Pour l’été, son nectar régénérant apaisera les peaux malmenées par le soleil en utilisant les vertus de la merveilleuse huile de pépins de framboise, à l’aloe vera et l’huile de noyau d’abricot. L’univers féerique de Natalia est à découvrir sur le site internet de la marque. |
Touillet © photo Aurore Bonami, set design Severine Pierre |
Touillet. Rendons justice à Justine. |
Lucette Pruvot Touillet a connu le temps où la cuisine servait de ciment à un foyer et de mémoire à toute une famille. Ses mains inlassables de couturière-cordon bleu ont matérialisé quelques-uns des plus beaux souvenirs de Justine, sa petite fille, à qui elle sut transmettre son amour du beau et du bon. Justine Pruvot, elle, connaît le temps où la cuisine voyage, s’inspire et revient plus riche de rencontres (Manon Fleury, entre autres), sur des sentiers plus humains et aventureux que le monde de la com de ses débuts. Si son talent nomade s’est frotté à nombre d’adresses éminentes, il l’a aussi incitée à la fréquentation d’artisan·es, maraîcher·es ou éleveur·ses dont le savoir-faire et le sens de l’essentiel l’éclairent. Au point d’imaginer une fabrique d’objets d’art de la table inédits, prolongement de ses expériences fondé sur l’accord inexploré entre recette, ustensile et saison. Cette collection de céramique, elle l’a conçue avec Lou Thomas et Amandine Gachet, complices marseillaises, dont les premières pièces nées cet hiver embaumaient le bon sens roboratif, le fait-main contemporain et la poésie des fourneaux ancestraux. L’assiette papier découpée, co-signée avec Lou Thomas, autre âme voyageuse et passionnée d’artisanat, épaisse spirale de céramique gourmande qui lorgne sur les gouaches découpées de Matisse. Le plat à festin couvert d’hiver à trois étages co-signé avec Amandine Gachet, architecte céramiste, dont le design épuré sublime la tradition culinaire et l’art du service. Suivis d’un service trois pièces de printemps avec assiette pour légumes primeurs, palette pour sauces et soliflore pour fleurs à décorer et consommer, et la version été du plat festin couvert, invitant à des déclinaisons légères et estivales de notre pot-au-feu national. Nommée Touillet, en hommage à Lucette, la collection de Justine Pruvot s’accompagne d’une recette originale, offerte avec chaque plat. Histoire d’assurer un peu mieux la transmission. Ses créations sont à découvrir ici.
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Sans les plumes, mais avec talent |
Si le propre d’un entrepreneur est de savoir rebondir, Frédéric Lagouare doit être kangourou ascendant marsupilami. Résumons. Son entreprise installée dans le Puy-de-Dôme est un leader dans l’équipement textile des sièges de spectacle ou de transports en commun. Un savoir-faire unique qui ne la met pourtant pas à l’abri de la pandémie, son secteur d’activité étant directement impacté par le premier confinement de mars 2020 qui voit l’entreprise comme toutes les autres baisser temporairement le rideau. Frédéric ne reste pas inactif, transforme sa chaîne de production et met au point un modèle de masque en tissu respirant et ultra-résistant. Illico homologuée par l’État, son entreprise Technologistique se lance alors dans une activité industrielle d’urgence. Las. Les masques made in China arrivent et inondent les officines et grandes surfaces. Que faire des métrages de tissu que l’entreprise a transformés pour cet usage ? Notre intrépide est un peu dépité, jugeant que l’altruisme ne mérite pas qu’on y laisse des plumes. Loin de lui couper les ailes, l’épisode lui inspire un nouveau rebond. Indestructible, confortable et coloré, le tissu peut faire de fameux chaussons. En signe de défi, il baptise sa marque Sans les plumes (rien que de très normal pour ce drôle d’oiseau, entrepreneur, designer et aussi artiste) et s’emploie avec son équipe à décliner la brillante idée : aux chaussons d’intérieur à porter comme des gants succèdent les chaussons d’extérieur aux faux airs d’espadrilles de ville, les sneakers féminins intérieur cuir et toucher velours, suivis de modèles unisexes et omnibus baptisés Métro, Transilien ou Train, les coussins, accessoires de déco et autres trousses de voyage. Une collection aussi inattendue que pleine d’esprit qui signe le triomphe de l’upcycling créatif et nous donne des envies de mobilité durable. Confirmant au passage une nouvelle interprétation du plus célèbre des acronymes parisiens : Rentre Avec Tes Pieds. Tout le reste sur le site.
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Les Olivades © H. Coudurier, Joana |
Les Olivades. Les derniers des Indiennes |
Deux siècles d’impression sur tissus honorant le savoir-faire provençal, c’est l’héritage que perpétuent sans relâche Les Olivades à Saint-Étienne-du-Grès. Au point que la maison est désormais la seule compagnie à faire vivre cette grande tradition née à Marseille en 1648, alors que les indiennes, belles et riches étoffes parvenant par la route des Indes, ne pouvaient plus être importées en France. Pour pallier cette interdiction, les Marseillais décidèrent d’en faire une production locale, acte fondateur des célèbres indiennes de Provence. Labellisée entreprise du patrimoine vivant, tenue de main de maître par la famille Boudin depuis plusieurs générations, elle utilise la technique historique de l’impression au cadre plat et cylindrique mais aussi toutes les ressources de l’impression numérique pour parer du tissu brut, du lin, de la laine ou encore de la soie de toutes les couleurs du Sud. Un procédé en plusieurs étapes, nécessitant de longues heures de travail. Toutes les étoffes, d’une qualité remarquable, sont vérifiées une à une minutieusement après impression, pour obtenir la chatoyance caractéristique des créations signées Les Olivades. Du tissu imprimé au mètre à la décoration textile, en passant par l’art de la table et le prêt-à-porter, le même raffinement né d’un travail noble et ancestral se lit dans toutes les collections de cette authentique maison de famille dont l’attachement aux valeurs humaines et à ses racines provençales sont chaque jour couchées sur le tissu. Pour un aperçu des créations de cette manufacture, suivez par là.
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Thu-Van Tran, vue d’exposition © JC Lett |
Thu-Van Tran. Nous vivons dans l’éclat. |
Hantée par les ténèbres dont Joseph Conrad se fit l’explorateur le plus profond, l’exposition de Thu-Van Tran qui envahit le MAMAC à Nice s’avère pourtant lumineuse, à sa façon de conjurer les souvenirs les plus tragiques du colonialisme, de l’exploitation humaine ou de l’extractivisme pour instaurer une étrange sérénité, qui transcende le chaos, les stigmates et le tumulte en quelques pièces remarquables et d’une fascinante beauté. Comme l’instant de grâce fugace et suspendu que suggère le titre de cette première monographie muséale consacrée à l’artiste en France, éclairée par les mots-lumière que forge Thu-Van Tran comme un récit enchanteur et apaisant, l’exposition se déploie en triptyque au fil d’un voyage entre passé mythifié et présent onirique. Ses œuvres murales affresco, où les couches de pigments superposées rejouent les sinistres épandages toxiques de l’armée américaine sur le sol vietnamien, sont d’une splendeur terrible. Les troublantes peau de latex, qui délimitent ou circonscrivent l’espace, rappellent l’hévéa, ce bois qui pleure, improbable or blanc du Vietnam transplanté du Brésil par les colons exploitants français, et dont les scarifications qui parcourent les grands moulages de troncs à la cire évoquent les blessures métaphoriques. Les grands dessins à la mine de plomb reproduisent l’engloutissement du paysage sous les fumées volcaniques ou guerrières. Les feuilles, saisies dans le bronze, pratique originelle de l’artiste qui s’est initialement formée à la fonderie, disséminent les traces d’une nature fixée ad vitam comme un sublime vestige. Jusqu’au 1er octobre 2023, MAMAC Nice. |
Alice Magnin © Tatyana Chaiko |
Alice Magnin. Quelques grammes d’histoire(s) |
Un bijou recèle bien souvent, au-delà des quelques grammes de métal ou de pierre précieuse qui le composent, des récits de vie, des histoires qui se transmettent, des rencontres et des sentiments qui finissent par nous habiter. Une dimension dont Alice Magnin s’emploie à saisir l’intense fugacité dans le temps à travers ses collections de pièces éthiques à haute valeur émotionnelle. Des créations imaginées en cercle vertueux à partir d’or recyclé, provenant de pièces de monnaies anciennes ou de vieux bijoux, et des alliages uniques, souvent sertis de pierres fines. Formée au prestigieux Central Saint Martins College de Londres, où elle a appris l’art de la bijouterie et de la joaillerie, elle conserve de la capitale britannique l’esprit non conventionnel qui guide son envie de proposer une nouvelle vision créative. Ses voyages ont servi à aiguiser ses inspirations et Alice Magnin travaillera pour de nombreuses personnes de par le monde avant de poser ses valises à Cagnes-sur-Mer. Dans son atelier, la créatrice conçoit des pièces infiniment personnelles, inspirées par les techniques de bijouterie antique, comme la granulation, qui consiste à décorer une surface de centaines granules d’or microscopiques pour créer du relief, ou la lamination, qui permet de réaliser une impression sur le métal. Bijoux uniques imaginés comme autant de petits trésors exhumés d’une fouille archéologique, portant comme un supplément d’âme les imperfections, craquelures et autres traces qui attestent du dialogue fécond entre la main, la matière et le temps. Pour explorer l’univers sensible et poétique d’Alice, visitez son site internet. |
© Hanna Levesque, Les Beaux Jours |
Les Beaux Jours. Paradis de papier |
Par les hasards de la vie, des études ou d’un changement de correspondance hasardeux, Hannah Levesque se trouve un beau jour bien loin de son Sud natal, dont elle finit par troquer la lumière naturelle pour les cinquante nuances de gris du ciel des Hauts-de-France. En 2019, encore étudiante, dans une inspiration qui convoquerait autant Samuel Beckett que les paysages de Méditerranée, elle imagine Les Beaux Jours, son bureau d’architecture de papier, label créatif et mantra quotidien. Dans son atelier, la délicatesse de ses mains s’accorde à l’intensité de ses souvenirs rayonnants pour composer de patients décors miniatures aux couleurs tendres et aux détails fascinants de précision, scènes pastorales, jardins édéniques, portraits de villas raffinées, nobles bastides et châteaux où le soleil, omniprésent, brille elliptique. Si sa minutie est toute japonaise, sa sensibilité donne vie à l’objet le plus infime qui semble receler, dans ses quelques microns de papier, le souffle d’une nature plus vraie qu’elle-même. Sans Chat GPT4 ni Midjourney mais avec le cœur. Les grandes marques se pressent pour mettre son talent à profit mais vous pouvez, si vous le souhaitez, la prier d’immortaliser votre maison de famille ou de réaliser en volume la carte postale de vos rêves. Un rêve de papier à visiter ici. |
Et pour finir, notre bonus musical de la semaine, qui va encore nous faire perdre quelques abonné·es (sans compter les neurones). Mais l’occasion est trop belle. Enjoy! |
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