Lancée 11 ans plus tôt sur un pari fou, la marque de clean beauty solaire Seventy One Percent pilotée par Marc Lévy et Raph Vannier poursuit son chemin, se jouant des coups de vent. Elle s’apprête même à déferler en ville, loin de son univers surf, avec un nouveau concept 100% urbain et tout aussi éthique.
Dans cette affaire, c’est Raph Vannier qui parle. En charge des formulations produit, du marketing et de la communication, il évoque son aventure avec l’enthousiasme intact et la lucidité de ceux qui savent prendre les vagues. Et les encaisser.
2010, Nice, une bande de potes décide de changer d’air pour chercher la vague dans les Landes. Épousant les valeurs du surf, mettant à profit leur formation en école supérieure de commerce, ils se lancent un défi : fabriquer la crème solaire qui leur ressemble (et qui n’existe pas), efficace et éthique. Cahier des charges transmis à un formulateur indépendant, le choix est fait de miser sur un filtre minéral sans nanoparticule (pas de chimie invasive) et une formule water resistant à base d’huile qui ne se dilue pas dans l’eau. Même les traces blanches que laisse la crème ne les arrêtent pas : c’est la preuve que la barrière est activée. Pour enfoncer le clou, ils baptisent leur marque Seventy One Percent : 70% d’eau dans le corps, autant sur la planète et 1% du CA pour une cause planétaire.
Crush immédiat pour la nouvelle marque thought & build by surfers, très vite repérée par les grands comme Patagonia (un modèle pour Raph). Sur ce, première vague scélérate : un procès en propriété commer-ciale leur est intenté qui va les entraver 4 ans et décourager l’un des associés, malgré le ju-gement final qui leur est favorable.
Marc et Raph se relèvent et remontent sur la planche. Dans l’intervalle, le marché a évolué et la marque doit s’adapter. Leader sur une niche technique et géographique, elle doit élargir son périmètre, ce qu’elle fait avec succès. Les deux surfers associés, la qualité des formula-tions, le pack éco-responsable, tout est là pour séduire les rédactrices et forcer les portes des bons shops : Le Bon Marché, Oh My Cream, Merci, le BHV.
La seconde vague scélérate, faut-il la nommer ? La crise sanitaire impacte fortement l’essor de la marque. Et pourtant, souligne plus que jamais ses enjeux, le besoin d’une vie en phase avec la nature. À présent, les vents sont plus que jamais favorables au véritable décollage de Seventy One Percent. Sa vision a mûri et lui ouvre toutes les pers-pectives de la cosmétique contemporaine. Le secret ? Le concept d’exposum qui recouvre tout ce à quoi, au-delà du soleil, la peau est exposée (pollution, lumière bleue, agressions urbaines), offrant à la marque de sortir du strict marché du solaire. Sa nouvelle gamme from beach to city a relevé le défi de l’invisibi-lité qui lui permet de s’adresser à un public urbain en quête de no bullshit beauty. Ses produits enfants arborent un look fun & friendlyqui seront notre assurance de l’été.
S’améliorer chaque jour est le leitmotiv de nos deux surfers, qui fabriquent tous leurs produits dans le sud de la France et viennent de rejoindre les marques pépites de Monoprix. Si comme le dit Raph “le produit parfait n’existe pas”, la jeune société n’en vise pas moins l’obtention du label B Corp certifiant les entreprises qui intègrent dans leur business model des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Le 1% de 71% ? Il est apporté par les associés à l’ONG Vision du Monde qui œuvre pour faciliter l’accès à l’eau dans 12 pays. Ni green ni social washing. “Plutôt que des promos, nous préférons faire des actions intelligentes. Si nous faisons partie du problème, nous devons faire aussi partie de la solution.” Bodhi aurait-il dit mieux ?