Dans son atelier landais, Colin de Tonnac redonne vie à des mouvements oubliés, patiemment collectionnés ou confiés par ses commanditaires. Un artisan horloger inlassable, maître de la renaissance et du temps qui passe.
Dans son atelier où flottent à peine quelques notes de musique, le temps semble suspendu. Colin de Tonnac, artisan horloger bardé de son éternel serre-tête porte-loupe, est incliné à sa table de travail. Tout entier à sa tâche, dans une bulle spatio-temporelle, entouré d’outils séculaires et d’une graveuse design, il manipule avec délicatesse et dextérité des mouvements d’un autre temps.
Il est l’heureux démiurge de l’atelier landais Semper & Adhuc – “depuis toujours et jusqu’ici”– joli nom fort à propos soufflé par une ancienne professeure de français. Déjà bricoleur et passionné par l’infiniment petit, Colin, adolescent, découvre son futur métier à la lecture des Confessions de Rousseau (mais oui, souvenez-vous, le père du petit Jean-Jacques.) La collection de vieux mécanismes orphelins qu’il démarre au cours de ses études horlogères, d’abord pour s’entraîner, lui donne l’idée d’en faire in fine sa singularité.
Ainsi, à rebours de notre époque obsédée de vitesse, il restaure et redonne vie, à raison de 40 à 60 montres par an, à ces mouvements mécaniques délaissés après la déferlante des montres à quartz dans les années 1970. Passé par les rangs de la prestigieuse manufacture horlogère genevoise Patek Philippe, il défend aujourd’hui une horlogerie locale, artisanale et durable ; une production 100% française accomplie avec des partenaires devenus amis au fil du temps.
Il ne lui faut pas moins d’une semaine pour fabriquer ses précieux garde-temps, qu’il expédie ensuite aux quatre coins du globe. Perpétuant le charme d’antan, Colin de Tonnac propose six modèles à la sobriété raffinée ainsi qu’un service de personnalisation sur-mesure de mouvements chinés ou directement fournis par ses clients. Après une restauration dans les règles de l’art qui sublime les cicatrices laissées par le temps, la montre endormie reprend vie. Et les aiguilles reprennent leur cours, inlassable, pour égrener depuis toujours et jusqu’ici le temps béni de la vie.
