
Édition du 21 janvier 2022
21.01.22, N°96
La semaine passée, nous avons évoqué, avec Dry January, la nécessité de sobriété (vous avez tenu le coup, vous ?) Cette semaine, voici Veganuary, autre mot d’ordre de ce janvier décidément frugal mais néanmoins essentiel. Loin de tout ayatollisme végétal, il importe plus que jamais de réfléchir à ce qu’on met dans son assiette, sur ses épaules ou à ses pieds. Suivons ici quelques exemples choisis de prosélytisme vegan, prenons plaisir sans oublier d’être sauvages, selon notre vœu pour 2022, et les vaches seront bien gardées.

Ode à l’art et à l’amitié, Marseille : Dans cette création signée Jean-François Sivadier, trois amis, pianistes virtuoses promis à une brillante carrière, se cherchent et s’insupportent autant qu’ils s’aiment. Le spectacle Sentinelles donne vie aux aspirations secrètes, parfois contradictoires qui se bousculent dans le cœur de tout artiste. Une échappée belle introspective et lumineuse à découvrir au Théâtre des Bernardines à Marseille jusqu’au 29 janvier.
Performance délicieuse à la Friche : Cette expérience culinaire
fait dialoguer le talent d’un chef étoilé, Alexandre Gauthier, et les performances de l’artiste Johann Le Guillerm. Pensé comme un repas insolite, le spectacle Encatation bouscule les codes et invite à découvrir une autre manière d’expérimenter le goût. À déguster du 26 au 30 janvier à la Friche Belle de Mai.
Cabaret punk à l’Opéra Grand Avignon : Déjà célèbres comme comédiennes du Théâtre Dakh à Kiev, les Dakh Daughters encanaillent l’Orchestre national Avignon-Provence pour un spectacle déjanté les 28 et 29 janvier sur la scène de l’Opéra Grand Avignon. Ce crossover symphonique oscille entre rage punk et douceur, rugissements et poésie traditionnelle ukrainienne. Un étrange cabaret expérimental et un peu militant.

Les recettes végétales de La Cueilleuse Sauvage
Le sauvage sait vivre de cueillette. Entre mer et montagne, dans une oliveraie des Alpes-Maritimes italiennes, La Cueilleuse Sauvage connaît les plantes mieux que personne et entretient une intime relation avec la nature. De ses précieuses récoltes, elle cuisine, élabore des recettes, prépare des soins bien-être et médicinaux, baumes, huile de massage, savons… Pour transmettre son savoir accumulé depuis des années, elle anime des déambulations en ligne de 2h où elle apprend aux participants le langage des plantes à travers une pluralité d’approches : sensorielle, botanique, phytothérapeutique, poétique, symbolique… Elle donne également des cours de cuisine sauvage et de création de soins, et prépare une formation en ligne pour apprivoiser les plantes à travers les saisons.

Le sauvage de la semaine, Meeko et ses sneakers Kiboko
Un an et demi plus tôt, nous avons applaudi à son lancement et le succès qui l’a suivi. Aujourd’hui, la jeune pousse Meeko nous ravit avec sa nouvelle collection « Goods to get wild », qui flatte notre côté sauvage. Look moderne, soigné et coloré, et engagement plus eco-friendlyque jamais, Pas de cuir d’Amazonie, de coton d’Inde ou de caoutchouc thaïlandais qui ne font qu’accélérer la déforestation, mais plutôt de l’appleskin, faits de déchets de pommes, du nylon, polyester et caoutchouc recyclés. Fabriqués à la main au Portugal dans un atelier alimenté à 75 % par panneaux solaires, les Kiboko (hippopotame en swahili) poursuivent leur marche vertueuse à l’infini, puisqu’une fois usagées, elles seront entièrement upcyclées. Et s’il fallait vous convaincre de les commander au pied levé, dites-vous que, outre son prix tout à fait accessible pour autant d’efforts, votre achat servira à des ONG, comme Pams Foundation et Sumatra Rainforest Institute qui luttent pour la protection de la biodiversité et auxquelles Meeko offre du temps et de l’argent, 30 % de ses bénéfices exactement. Pour marcher dans le bon sens, rejoignez vite leur chouette campagne de financement.

Lueur du Sud, beauté à fleur d’eau
Lueur du Sud est cet alchimiste qui transforme les plantes en eaux bienfaisantes, dans le respect de la nature, qui le lui rend bien en livrant ses secrets de beauté sous l’action de la distillation. Une technique appelée hydrolathérapie qu’Emmanuelle et Olivier, les fondateurs, peaufinent goutte après goutte depuis 20 ans. Les fleurs, semées 1 ou 2 ans plus tôt, passent directement du champ à l’alambic pour être lentement distillées et se métamorphoser en hydrolats bio aux précieuses propriétés, bien plus douces pour la peau que les huiles essentielles. Une fois que la plante a livré ses principes actifs, elle retourne à la terre pour servir de compost, et le cycle reprend. Le même procédé permet à la marque de concevoir des cosmétiques et soins corps et visage super clean, aux parfums délicatement fleuris.

Racines, les grosses légumes qui nous régalent
Sous la binette de l’étoilé Bruno Cirino, Racines, « restaurant potager » à l’ambiance de bistrot familial est le lieu idéal pour vous réconcilier avec le monde végétal, Veganuary ou pas. Dans l’assiette, le chef célèbre les légumes et revendique son amour pour les produits de la terre, toujours de saison et cueillis avec soin auprès des producteurs locaux. Racines n’est ni végétarien, ni vegan, il n’a que faire des tendances et des étiquettes (ça nous plaît !). Ce que le chef prône, c’est une carte végétale et bien pensée, des assemblages judicieux dans l’assiette pour des saveurs explosives en bouche. Au dîner, Marion Cirino, sommelière émérite et femme de monsieur, sélectionne quelques quilles impeccables dans sa cave de La Turbie (parmi 40 000 références !), qui font d’elle l’une des plus désirables de la Côte d’Azur (et tant pis pour Dry January).

Nos alternatives écologiques pour une maison propre dedans comme dehors
Vouloir une maison propre et saine sans penser à l’environnement, c’est comme mettre la poussière sous le tapis. Pour être irréprochable dedans comme dehors, opérons donc un retour à l’essentiel et aux ingrédients dictés par le bon sens et la sagesse d’antan, avec cette sélection de marques du Sud qui remettent au goût du jour des recettes de toujours. De l’historique savon de Marseille à l’innovante pastille effervescente, un point commun relie tous ces produits, ils sont parfaitement sains, intérieur comme extérieur. Nos 8 choix solides, et pas seulement, pour une saison proprement exemplaire.
Écolos de vacances
Pour un séjour nature, prenez le chemin du Mas des Écoliers. Un joli gîte aux tons boisés où règne une ambiance de Provence. Passionnée de déco et d’écologie, Marie, maîtresse des lieux, voulait un lieu chaleureux et Kids Friendly, mais aussi respectueux. Résultat, une déco en mode récup’ pleine d’âme et d’esprit, qui donne matière à un séjour original. Histoire, Sport, Français, Sciences ou Géographie, les 5 chambres des lieux, sont décorées selon votre cours préféré. L’école est finie, le plaisir commence.

Les artistes qui murmuraient à l’oreille des plantes
Anaïs met den Ancxt et Grégory Lasserre aka Scenocosme explorent en duo depuis 2003 la notion d’interactivité, par des installations interactives, mixant arts plastiques, numériques, sonores et performances basées sur l’hybridation entre technologies et vivant. Leurs pièces associent objets et éléments naturels, pierres, eau, bois, corps, ou plantes comme dans Akousmaflore, l’une des 6 installations présentées au Musée de Vence, expérience sensorielle inédite. Suspendues au plafond, des plantes produisent un son au toucher. Ce chant, audible par leurs congénères uniquement, mode de communication inexploré, nous fait réfléchir sur nos relations invisibles avec les êtres-vivants. À expérimenter à partir du 29 janvier.
Crédit photo: © Exposition Akousmaflore, Scenocosme, Musée de Vence.
Et pour finir, notre bonus musical de la semaine, nous transporte au Niger, au fil d’étranges mélodies qui mêlent paysages sonores traditionnels et expérimentations électroniques. Une légende africaine.Enjoy!