Édition du 20 janvier 2023
20.01.23, n°139
La semaine passée, nous avons pu vous paraître agacé·es par les appels comminatoires, apparus il y a quelques années en Angleterre et lancés depuis le début de l’année un peu partout en vue de nous imposer un mois de Janvier Sec. Non pas que nous soyons à la solde du lobby vigneron français qui a pu, parfois, c’est vrai, pousser à la consommation, mais par pur esprit patriotique. Avouons-le, notre cœur penche vers la Belgique qui, une fois encore, montre l’exemple avec sa Tournée Minérale. Prévu pour février outre-Quiévrain, cet élan collectif de sobriété coule de source autant qu’il nous redonne le sourire (et ça, c’est déjà une performance). Remettons donc au mois prochain et sans regret nos plaisirs alcoolisés quoique modérés. Reste toutefois une question, et de taille : qu’allons-nous faire de tout ce raisin pendant ce temps-là ? Toutes les réponses, même les plus étonnantes, dans notre sélection de la semaine. Santé.
Jusqu’au 11 février, festival Trajectoires, Carros et 06 :À l’instigation du dynamique Forum Jacques Prévert à Carros, 8 théâtres réunis présentent 15 spectacles autour des récits de vie. De 5 à 95 ans, de l’humanité à l’intime, une programmation sensible à suivre sans attendre ici.
Jusqu’au 23 janvier, 33ème Festival du Flamenco, Nîmes : Des chants, des danses, des guitares, la tradition andalouse trouve un nouveau souffle au cœur de la capitale gardoise. Tout le programme est à retrouver ici, olé.
Derniers jours de la Biennale des Imaginaires Numériques : L’immersion se poursuit jusqu’au 22 janvier à travers les 21 expositions transcendantes au cœur d’Aix, Avignon et Marseille qui explorent et célèbrent la connectivité numérique. Pour clôturer la Biennale, des soirées électriques sont prévues jusqu’à samedi.
Jusqu’à dimanche, Nuits de la Lecture dans le Sud:Depuis 2017, sous l’égide du Centre National du Livre et du ministère de la Culture, on célèbre la lecture. Cette année, le thème de la peur sert de fil conducteur, avec une multitude de soirées et animations glaçantes à vivre dans des lieux insolites. Chasser un petit fantôme au Château de l’Empéri à Salon-de-Provence,faire un tour en prison à Aix-en-Provence, ou marcher dans la pénombre, à travers Contes, de quoi trouver le grand frisson près de chez-vous. Programmation complète par ville ici.
Grama Vintage, jusqu’à samedi à Nice : Deux derniers jours pour dénicher des pépites vintage au pop-up signé Grama Vintage, start-up lyonnaise experte, qui vous attend au Dojo (notre espace au port de Nice) jusqu’à samedi soir. Plus d’info là.
Le bien-être est son domaine depuis 30 ans.
Dans le langage ô combien poétique du vin, une caudalie correspond à une unité, qui permet de mesurer en secondes la durée en bouche des arômes du vin. C’est de cet amour pour les produits de la vigne que Caudalie a vu le jour. Pionnière dans le monde des actifs cosmétiques sourcés au cœur du vignoble français, elle est à l’origine de best-sellers comme l’Eau de Beauté, un succès depuis 1997,prisée des stars comme des nouveaux make-up gourous sur les réseaux sociaux. La maison peut s’enorgueillir d’avoir inventé la vinothérapie, discipline qui lui vaut une renommée internationale et dans laquelle elle se renouvèle sans cesse. Après plusieurs découvertes et brevets, comme celui du resvératrol, un actif aux propriétés raffermissantes et anti-âge découvert en 2001, Caudalie s’impose dans nos routines beauté avec La Crème Riche, condensé de jeunesse issu de la gamme Premier Cru. Une nouvelle collection de produits anti-âge, aux ingrédients naturels et à la composition aussi transparente que l’eau de roche. Avec leur capsule rechargeable, on économise même du verre. Une nouvelle initiative éco-responsable de la marque, fermement attachée à la protection de l’environnement, qui se retrouve dans son dernier projet de spa urbain. Installé en plein cœur de Bordeaux, sur ses terres natales, ce spa Caudalie invite à prendre soin de soi et oublier la frénésie de la ville le temps d’un instant. Dans une ambiance inspirée des domaines viticoles, réchauffée par le bois omniprésent, ce nouvel établissement cultive l’harmonie avec des soins du corps et du visage, réalisés dans un véritable cocon de sérénité, dans la tradition des rituels de Caudalie. Toutes les nouveautés de Caudalie et les spas où tester la vinothérapie.
Crédit photo: © Caudalie – PremierCru RichCream Scientific
Le caviste avait du nez.
Dans une vie antérieure, Guillaume Etienne a dû être alchimiste et français. Comment, sinon, aurait-il pu réussir la synthèse de deux des plus grandes fiertés nationales, le vin et le parfum ? Caviste de métier, il est depuis de longues années rompu à l’exercice introspectif de la dégustation olfactive, au point que les arômes des plus grands terroirs n’ont plus de secret pour lui. Comme toutes les belles histoires, celle de Maison Tchin Tchin est née d’un événement fortuit. Guillaume veut offrir, comme gage de sa flamme, une bougie parfumée à sa femme. Las, aucune senteur dans le commerce ne trouve grâce à son nez. Il décide alors de se fier à sa mémoire olfactive, doublée de son intuition sommelière, pour un projet disruptif que l’industrie grassoise n’a jusqu’ici jamais encore entrevu : concevoir une collection de senteurs inspirée des plus grands cépages français. En compagnie d’un autre nez, parfumeur cette fois, il imagine (très vite parce que Delphine attend toujours son cadeau) une collection pleine d’esprit en hommage aux Chardonnay, Gewurztraminer, Merlot, Pinot noir, Sauvignon, Syrah, Viognier et autres Rosés de Provence. Le résultat est séduisant. On ne ressent dans ses jolis pots en verre de bouteille recyclé ni le vin, ni l’alcool mais la subtilité de compositions expertes, saisies dans une cire de soja 100% végétale qui sauront donner toute sa légèreté à ce mois de janvier comme au reste de l’année. Pour vous mettre au parfum, c’est ici.
Crédit photo: © Maison Tchin Tchin
À Menton, rencontre avec mère nature
Parmi les jardins extraordinaires de Menton, ceux du Mirazur s’élèvent fièrement au rang d’espaces d’étude en permaculture et avant tout, bien sûr, de ressources quasi-miraculeuses pour la cuisine triplement étoilée du Chef Colagreco. Ils s’épanouissent depuis plusieurs années déjà lorsque survient le premier confinement. Partout, la vie semble se figer, sauf dans les jardins qui ignorent la crise et produisent d’abondance. Pour les équipes du restaurant, c’est une aubaine qui leur permet de rester en activité – au jardin donc mais aussi en cuisine, pour servir notamment des repas solidaires aux hôpitaux de la région. Mais cela ne suffit pas à écouler légumes, fruits et herbes aromatiques qui bénéficient du micro-climat mentonnais privilégié. Fraîchement débarquée d’Argentine, Laura, la sœur et collaboratrice de Mauro Colagreco, s’attèle à la tâche et parmi divers projets de conserverie, expérimente la fermentation. Une technique ancestrale dont sa culture sud-américaine est toujours familière et qu’elle apprend. Son but ? Créer des recettes originales de kombucha, made in Menton. Elle s’emploie alors à cultiver ses mères, étonnantes concrétions naturelles issues de la fermentation du thé, qu’elle nourrit et marie à toutes les plantes ou presque qui lui passent par la main. Elle va ainsi mettre au point jusqu’à une trentaine de recettes originales (seule une sélection d’entre elles est disponible aujourd’hui à la vente) qu’elle teste et perfectionne, puisqu’elle bénéficie d’un entourage d’élite pour affiner ses créations. À la réouverture du restaurant, son pétillant de sureau (connu en Argentine comme le champagne des fées voire des sorcières) est servi aux convives pour célébrer le retour à la vie la plus pure. Car les kombuchas de Laura sont tous un peu magiques. Dans leurs élégants flacons sourcés auprès de l’huilerie Saint-Michel à Menton, ils démontrent tout à la fois leur vitalité et la subtilité de nouvelles saveurs, qui trouvent leur place dans des accords mets-vins inédits testés au Mirazur ou cocktails inédits qui font le bonheur de Ceto, le restaurant du Maybourne Riviera. Mais aussi une leçon de choses. Les bactéries et levures à l’origine du travail de fermentation sont toutes indigènes, enracinant Kruda, la marque de Laura, dans la terre mentonnaise, par un lien vital insécable et précieux. Une osmose de nature, essence même des lieux. Une belle histoire à suivre ici.
Crédit photo: © Matteo Carassale
Q de Bouteilles. Une maison qui ne manque pas de culot
La vérité est décidément au fond du verre comme le démontre Q de Bouteilles, le projet de Victoire et Gauthier. Elle vient de Reims et aime la vigne, il vient du cours Florent et déborde d’idées comme celle de scier un jour une bouteille de vin en deux. Ensemble, ils partagent l’aphorisme de Lavoisier : rien ne se perd, tout se transforme, devenu fil d’Ariane de leur entreprise. Les trentenaires métamorphosent donc des bouteilles de vins, de liqueurs ou d’apéritifs en verres, carafes, bougies, coquetiers et même en d’étonnants plateaux. Élevé dans la vallée de la Bresle entre le Tréport et Feuquières, connue comme la glass vallée (premier pôle mondial du flaconnage de luxe), Gauthier y est tout naturellement retourné pour apprendre à travailler le verre. Les ateliers de l’entreprise sont eux installés au Touquet, où les lots de bouteilles destinés à la benne sont traités avec amour et transformés en objets singuliers. Q de Bouteilles s’est aussi illustré par des collab’ avec de grands noms comme Kenzo, faisant du célèbre flacon de Flower by Kenzo un vase créatif, ou encore la marque de spiritueux emblématique Suze, dont la bouteille au verre ambré si reconnaissable a donné vie à d’élégants verres au design bien français. Un cercle réellement vertueux qui nous rappelle que le design respectueux de l’environnement est bien plus qu’une bouteille à la mer. Les créations de Q de Bouteilles sont à retrouver juste ici.
Crédit photo: © Q de Bouteilles
Zéta, l’authentique foulée bordelaise
Comment créer une paire de sneakers 100% recyclées et recyclables, et surtout sans pépin pour l’environnement ? Inspirée par son terroir bordelais et les progrès techniques, la jeune créatrice de Zéta, Laure Babin, a eu un jour l’idée d’utiliser le marc de raisin non pas en eau de vie comme ses aïeux probablement avant elle mais pour créer des sneakers en cuir végétal. Dans la même inspiration, elle a choisi du liège pour réaliser une semelle nouvelle génération et d’utiliser le plastique polluant les fonds méditerranéens recyclé pour la doublure intérieure. Depuis 2020, les vertueux sneakers Zéta sont pensés à Bordeaux et réalisés au Portugal à partir de déchets viticoles donc, mais aussi de maïs ou encore de marc de café. Ne pas générer de nouveaux déchets mais les exploiter avec style, voilà l’idée. Le design frais et coloré des créations Zéta rend la mode éco-responsable franchement séduisante. Chaque paire de basket non-genrée peut être portée par n’importe qui (sous réserve d’avoir un pied qui va du 35 au 48). Vous pouvez choisir entre les collections Alpha, sneakers à lacets à base de raisin, et Velcro, baskets à scratch à base de maïs. Un nouveau modèle, nommé Bêta, est en préparation et vous pouvez être averti.e.s de sa sortie en vous inscrivant juste ici. Avec Zéta, l’excès de raisin ne vous empêchera plus de marcher droit et c’est heureux. Pour choisir votre modèle, rendez-vous sur leur e-shop.
Crédit photo: © Zéta Shoes
Vinésime. Les raisins de la beauté
La vinothérapie made in Bourgogne de Vinésime nous prouve (si besoin était) que nos cépages nationaux en ont sous le pied. En 2015, après cinq années de recherches, Édouard Damidot, bourguignon passionné de son terroir et de son patrimoine, s’entoure d’un biochimiste et d’un vigneron pour exploiter les actifs uniques issus de matières premières biologiques et françaises. De la rencontre entre la science et la terre naissent des gammes de grands crus cosmétiques. Gamme Pinot Noir au pouvoir antioxydant, avec son complexe A2OC favorisant l’oxygénation cutanée, qui optimise le renouvellement cellulaire et prévient le vieillissement précoce, gamme signature aux extraits de champagne et feuilles de vignes rouges, pour une hydratation profonde de l’épiderme, Vinésime est sur tous les fronts (et même les joues). La marque sait vous transporter dans une expérience sensorielle unique où bougies et parfums d’ambiance croisent démaquillants, exfoliants, masques, lotions, huiles hydratantes, gels douche et même après-shampoings. Elle agit aussi de l’intérieur, avec l’Élixir de la Vigne, une cure nutricosmétique d’ampoules à boire, anti-aging naturel aux allures d’élixir de jouvence. Et si vous êtes prêt·e pour l’immersion totale, offrez-vous les jus aux arômes puissants qui composent leur collection d’eaux de parfum non genrée Pour D(eux), Chardonnay ou Pinot noir. À découvrir dans de nombreux spas à travers la France, en ligne et dans des établissements hôteliers et instituts de beauté sélectionnés.
Crédit photo: © Vinésime
Chez Kaporal, le KIR fait des miracles.
Dès 2014, Kaporal lançait à Marseille un programme dont l’acronyme doit moins à la légende du chanoine dijonais qu’à l’engagement éco-responsable de la marque phocéenne. KIR, comme Kaporal Impact Recycling. Le principe ? Collecter les jeans usagés pour en faire la matière première de nouvelles créations. Chutes de tissus, rouleaux de denim exhumés de stocks dormants dans les ateliers de la marque, invendus et pièces défectueuses servent de base à des collections capsules qui popularisent l’idée d’upcycling. Dernière collab’ en date, cette série de 11 pièces signées du designer portugais Luis Carvalho, lauréat du prix OpenMyMed de la Maison Mode Méditerranée en 2018, à l’occasion duquel les équipes de Kaporal ont pu apprécier la créativité du designer, mix d’esprit couture et de sensibilité méditerranéenne. Un style caractéristique qui traverse cette collection à 80% no gender, réalisée dans les ateliers de 13 A’Tipik à Marseille. À découvrir et à shopper ici.
Crédit photo: © Ismaël Moumin
Dans les ateliers de Luma Arles, Faz escuro mas eu canto*
Manifestation historique, la biennale d’art contemporain de Sao Paulo s’avère, par la teneur des œuvres régulièrement sélectionnées, autant témoin des réflexions politiques, post coloniales ou environnementales qui agitent la société brésilienne – dont le récent assaut des partisans bolsonaristes illustre l’acuité – qu’observatoire privilégié de la création actuelle sur le continent latino-américain comme au plan international. Si vous n’avez pas eu la chance de faire le déplacement de septembre à décembre dernier, séance de rattrapage proposée jusqu’au 5 mars à l’Atelier des Forges de Luma Arles. Empruntant son titre aux vers du poète brésilien Thiago de Mello, *Même dans la pénombre, je chante encore, l’exposition itinérante fait partie intégrante du programme de la Biennale et résulte d’un dialogue entre son commissaire en chef Jacopo Crivelli Visconti et le directeur des expositions et programmes de l’institution arlésienne Vassilis Oikonomopoulos. Au-delà de la sélection de pièces présentées, elle donne à voir une série de contributions qui remettent en perspective spatiale et historique l’œuvre et l’artiste. Tous les détails avant la visite.
Crédit photo: © Luma Arles – Alice Shintani, Forêt / Tuer (série) 2022. © Victor & Simon / Joana Luz