Édition du 13 janvier 2023
13.01.23, n°138
Si cela ne tenait qu’à nous, nous aurions déjà décrété l’interdiction de janvier. La sinistre chevauchée du groupe Wagner à Soledar, l’outrage bolsonariste aux ouvrages du maître Niemeyer à Brasilia, la réforme des retraites portée par Elisabeth B (que l’on n’espère pas inspirée par le modèle de longévité de sa défunte homonyme Elisabeth II), avouez que ça fait beaucoup pour un début d’année que, ici et là, on se souhaite encore pleine de joie et de santé (parce que la santé, c’est important), selon la méthode immortalisée par le thérapeute hypnotique et autoconvaincu Émile Coué de la Chataigneraie. Et, pour couronner le tout, nous sommes vendredi 13. Bref. Comme si cela ne suffisait pas à alimenter le neurasthénique Blue Monday, jour le plus déprimant de l’année, annoncé (préparez-vous) pour lundi prochain, deux injonctions, imaginées par quelques cerveaux retors, achèvent de charger la mule, quand dry january le dispute à veganuary. Deux idioties qui consisteraient à se montrer sobre en ce mois de disette et faire n’importe quoi les onze autres mois de l’année. La sobriété, on ne vous apprend rien, c’est toute l’année (et les excès aussi). À défaut donc de pouvoir interdire janvier, voici de quoi pourfendre les cuistres du sober marketing qui nous prennent pour des jambons (pas vraiment vegan) et, espérons-le, vous redonner du baume au cœur.
Jusqu’au 11 février, festival Trajectoires, Carros et 06 :À l’instigation du dynamique Forum Jacques Prévert à Carros, 8 théâtres réunis présentent 15 spectacles autour des récits de vie. De 5 à 95 ans, de l’humanité à l’intime, une programmation sensible à suivre sans attendre ici.
Jusqu’au 23 janvier, 33ème Festival du Flamenco, Nîmes : Des chants, des danses, des guitares, la tradition andalouse trouve un nouveau souffle au cœur de la capitale gardoise. Tout le programme est à retrouver ici, olé.
Demain soir, vaudou à Mougins : Dès 19 h au Centre de la Photographie, 2e volet du cycle anthropologie visuelle en prolongement de l’expo – à voir avant fin janvier – de Catherine de Clippel. Au programme, The Song of Ceylonde Harry Watt et Basil Wright (1934) et Moi, un noir de Jean Rouch (1959). Entrée gratuite et recommandée. Plus d’info ici.
Du 19 janvier au 4 février, Festival Parallèle 13, Marseille: La vitalité artistique et culturelle de la cité phocéenne s’illustre à nouveau par ce festival international des pratiques artistiques contemporaines émergentes, protéiforme, vibrant et généreux. Performance, arts visuels, danse, théâtre, tout le programme en détail ici.
Grama Vintage, vendredi 20 et samedi 21 à Nice : Une jeune start-up made in Lyon, lancée par des pro de la seconde main, investit le Dojo, notre espace à Nice, avec une belle sélection de pièces vintage et un engagement pour une démarche zéro déchet. Venez en juger et shopper circulaire. Plus d’info là.
The correct use of sudnly
ðə kəˈrɛkt juːz ɒv ˈsʌdnli
Avant toute chose, il nous a paru urgent de répondre enfin à vos nombreuses questions sur la façon la plus correcte de prononcer sudnly, mot valise issu du globish, apparu pour la première fois en 2018 et synthétisant tant bien que mal notre amour pour le Sud, la soudaineté de nos repérages enthousiastes en matière de création, de culture et d’art de vivre en Méditerranée, et leur chauvinisme invétéré que laisse entendre un sud only d’essence militante. Plutôt qu’un long discours, laissons donc la parole aux experts, venus des quatre coins de YouTube nous initier à la phonétique adéquate.
La plus british. Estampillée Collins Dictionary, autant dire du sérieux. Notez bien que le bouc n’est qu’une suggestion de présentation et ne s’avère pas indispensable à la parfaite prononciation de notre nom (sauf si vous êtes Nicolas Cage).
En version winner, cut-up fleuve qui hésite entre Actors studio, trailer pour blockbuster, chronique experte Bloomberg et TedX multiculturel.
La plus didactique. Un effort de pédagogie louable qui nous rappelle pourquoi on a pu tant détester l’école. Clin d’œil un peu glaçant tout de même au cinéma muet dont la tonalité sinistre nous fait regretter qu’il n’ait pas respecté la référence jusqu’au bout.
La plus télé-achat. Un indice, la version anglaise est manifestement made in Taiwan.
La plus weird. Aimablement fournie par le Ghazali Club du dénommé Dr Nameega Firdous, avec florilège d’exemples à la clé, une bien utile mise en lumière du mot que conclut un hommage à peine voilé à Sir Paul McCartney.
La plus cosmique. Même s’il n’est pas crédité, on peut aisément deviner D2R2 derrière cette version à petit budget, pâle imitation low fi du générique de Star Wars.
La plus wizz. Parfaitement raccord avec le retour en vogue des années 80, une version qui vous invite à ressortir votre tenue d’aérobic pour répéter ad lib en dolby surround.
La plus Tiktok. Version à réviser d’urgence en attendant l’arrivée prochaine de l’armée rouge chinoise (ça peut toujours servir).
La plus fourbe. Un bel élan pâtissier vite tempéré par une série de mises en contexte qui nous feraient presque réfléchir sur la pertinence de notre nom.
La plus Telegram. Probablement la plus inquiétante si vous lisez Houellebecq (et même si ce n’est pas le cas d’ailleurs)
La plus MAGA. Pour parachever cette collection tutorielle, une belle contribution tout droit venue de la Sun Belt américaine, à travailler en cas de retour suprématiste trumpien ou rachat de la France par Elon Musk (on n’est jamais à l’abri).
Urban doudounes
ˈɜːbən duːduːn
Non, Gertrude+Gaston n’est pas le nom d’un nouveau film d’animation, mais bien celui d’une marque de vêtements techniques 2.0 pour adultes et enfants, créée en 2008 par Géraldine et Romain Teboul, un couple fusionnel de Marseillais qui concilie comme personne mode et mistral. D’emblée, la marque a dynamité la doudoune en l’imaginant, au fil des ans, oversize (ˈəʊvəsaɪz), futuriste, color-block et non genrée. À la suite, elle a imposé dans le paysage marseillais un vestiaire urbain résolument contemporain et inclusif. Comme on ne porte plus une doudoune pour se protéger du froid mais pour affirmer un style et être bien dans ses baskets, on adopte sans distinction d’âge, de genre ou d’origine les collections de prêt-à-porter et à partager qui sont la marque de fabrique de Gertrude+Gaston. Forte de quinze années de succès, la marque affirme chaque saison un peu plus son style iconique, en se risquant par ailleurs à quelques collab’ pleines d’esprit, comme celle qui associe Les Mains de Mamie, sémillant collectif marseillais qui remet au goût du jour le savoir-faire de nos aînées, avec deux irrésistibles couvre-chefs en crochet aux couleurs acidulées (toujours disponibles en ligne, vous avez de la chance). S’il fallait encore attester de la créativité de la maison, sa dernière collection recèle son lot de surprises, avec la toute première eau de parfum non genrée à distiller sous la doudoune, des capuches amovibles à nouer autour du cou, ou encore des pochettes comfy (ˈkʌmfi) en fausse fourrure. Alliant design pointu et esprit fédérateur, Gertrude+Gaston construit une belle histoire de marque dont quelque chose nous dit qu’elle a encore bien des atouts dans ses (pièces à) manches. Pour retrouver tous les points de vente des vêtements Gertrude+Gaston, c’est ici.
Crédit photo: © Gertrude Gaston
French adventures
frɛnʧ ədˈvɛnʧəz
Ferdinand et Thibaut ont, dans leurs carrières respectives de consultant et avocat surmenés, cumulé quantité considérable de miles et autres safety demonstrations (ˈseɪfti ˌdɛmənsˈtreɪʃᵊnz) de PNC à leur poste. Mais ce n’était pas, loin s’en faut, leur projet de vie. Ils décidèrent donc, l’un après l’autre, de s’en aller retrouver le plancher des vaches et de changer radicalement de destination pour retrouver du sens en positivant leur impact. Ils ont d’abord continué de prodiguer leurs conseils mais, cette fois, sous la forme d’une newsletter, destinée à éclairer les voyageur· ses moins aguerri·es qu’eux. Puis, devant l’engouement constaté pour leurs tips de globe-trotters, imaginé une agence de voyage en ligne, plusieurs dizaines d’événements outdoor et pour finir, une bible de la micro-aventure, leur nouveau crédo. Foin de longs courriers pour quelques lointaines destinations tout juste survolées, place à la redécouverte de nos trésors hexagonaux, dans un désir de reconnexion à la nature proche et d’exploration des paysages qui nous rendent heureux comme Dieu en France. Pour remettre les pieds sur terre, nos deux compères ont opté pour de solides chaussures tout-terrain et imaginé une myriade d’expériences à vivre en groupe et dans la bonne humeur. Randonnées hors des sentiers battus, séjour d’initiation à la naturopathie en Provence, expériences sportives dans des décors à couper le souffle, le catalogue de leur start-up Chilowé (ʧɪl əˈweɪ) légitime, page après page, son parti pris littéralement éco-friendly : des micro-aventures inspirantes et respirantes qui, loin de viser la performance, promettent plaisir, détente et convivialité. Pas plus tour operator que club de randonnées roots, Chilowé est une véritable bouffée d’air frais qui répond à nos envies irrépressibles d’immersion into the wild(ˈɪntuː ðə waɪld) ainsi qu’une communauté vertueuse, l’entreprise reversant 1% de son chiffre d’affaires à des associations environnementales. Avant de faire votre sac, toutes les informations sont à retrouver ici.
Crédit photo: © Chilowe
Oil on canvas
zɔɪl ɒn ˈkænvəs
Olea Pia, c’est la rencontre du goût et de l’esthétique. Une approche plus contemporaine du plaisir d’une huile d’olive premium, qui nous offre sur un plateau des produits de qualité, issus de coopératives locales sélectionnées, avec un supplément design. De quoi réconcilier foodies et esthètes, tout aussi attentifs à leur intérieur. Sa singularité, la jeune marque l’affiche dès son packaging : exit les flacons traditionnels aux motifs cigales ou rameau d’olivier, bonjour à ces joyeux bidons métalliques au graphisme soigné, colorés et parés d’une typographie moderne. Avec Olea Pia, on ne consommera donc plus seulement de l’huile d’olive, on habillera fièrement sa table comme on décorera sa cuisine d’objets délicieusement d’aujourd’hui. Ce mariage du bon et du beau est le fruit de quatre associés inspirés, Raphaël Blasi, distributeur de produits italiens en France, Arthur Cohen, restaurateur parisien, et Shirley et Mathieu, duo de photographes culinaires derrière The Social Food (ðə ˈsəʊʃəl fuːd). Leur première collection réunit deux huiles d’olive d’origine, la Bimbo, produite en Ligurie, à la saveur douce et subtile de noisette, parfaite pour accompagner un poisson, et la Biologico des Pouilles, au goût plus amer et puissant, parfaite pour relever un plat de pâtes. S’y ajoutent une huile bio pimentée de Toscane, un surprenant vinaigre rosé et une gamme d’objets de cuisine en céramique épurée, réalisée par Tom & Folks, maison d’objets artisanaux basée à Saint Ouen. Cette gamme alléchante, qui nous donne envie de tout expérimenter, a avant tout été pensée comme une célébration de la cucina italiana, “la cuisine de l’amour des produits simples”, comme la décrit Raphaël. Ce prosélyte de la pasta doit sa vocation à son père romain, qui lui a transmis le goût de la gastronomie italienne, celle qui réchauffe le corps et l’âme. Si depuis cinq générations, sa famille distribue ce que l’Italie a de meilleur à offrir, il a tout naturellement fait de même en arpentant le pays avec ses associés pour dénicher produits exceptionnels et savoir-faire uniques, avant de vous les proposer juste ici, ainsi que dans plusieurs épiceries fines et concept stores à travers le monde.
Crédit photo: © Olea Pia
Nature Nature
ˈneɪʧə ˈneɪʧə
La marque de cosmétiques marseillaise Ernest Ernest, créée en 2018 par Maurine Maurine Pélissier et Arnaud Arnaud Saint Martin a choisi, dès sa naissance, d’aller à l’essentiel. Adeptes de la philosophie less is more (lɛs ɪz mɔː), ses créateurs l’ont voulue aussi simple qu’efficace, avec des formules limitées aux actifs les plus strictement essentiels. Un minimalisme vertueux pourtant loin de l’austérité, comme le laisse entendre le patronyme cool cool de la marque, qui donne naissance à une gamme courte de produits élégants, aux odeurs naturellement captivantes, et bien sûr sans paraben, silicones, huiles minérales, conservateurs, huile de palme, matières issues de la pétrochimie ou produits chimiques, il va sans dire. La transparence d’Ernest Ernest et son éthique se traduisent dans les engagements fondateurs de la marque, avec ses produits faits main en Provence à partir d’ingrédients issus de l’agriculture bio ou durables, et ses flacons en verre recyclables, qui lui ont permis d’obtenir le label Slow Cosmétique. Non content de réduire les ingrédients, Ernest Ernest propose aussi de concentrer les étapes du rituel beauté : nettoyer, exfolier, hydrater, et c’est tout. Une routine easy easy avec le savon saponifié à froid Nettoyant Fig, à l’huile précieuse de figue de barbarie, qui rééquilibre le taux de sébum de votre peau, l’exfoliant Sugar Coco, à base de beurre de karité et d’huiles végétales d’avocat et de noix de coco, aussi doux sur le papier que sur votre peau, ou encore le sérum anti-oxydant La Parfaite, aux neuf huiles botaniques à l’action cicatrisante, anti-taches et hydratante, qui convient à tous les types de peaux. La gamme concentrée associe également des pierres de Gua Sha (à l’origine en corne de vache, notre image) et roll-on de quartz, des éponges konjac (aux propriétés purifiantes et exfoliantes, produites à partir d’une plante un peu magique originaire d’Asie du Sud-est) et de jolis porte-savons en béton léger léger coloré, réalisés en collaboration avec Anne Maupomé-Vandaele, aka Cimone Déco, dans son atelier en Provence. Finalement, le seul écart que s’est offert la marque dans cet éloge du peu qui lui sert de ligne directrice est le choix redoublé de son nom. Mais la répétition n’est-elle pas l’âme de l’enseignement ? Si si.
Retrouvez tous les produits Ernest Ernest en ligne juste ici, ainsi que les points de vente.
Crédit photo: © Ernest Ernest
Corsican bites
ˈkɔːsɪkən baɪts
À Bastia, Delphine instille depuis deux mois à peine un supplément de douceur de vivre californienne sur l’Île de beauté avec Boujee, son diner américain (61) revisité. Après une carrière internationale, qui l’a amenée à travailler à Londres ou à New-York, c’est en Californie que le déclic a lieu. Certain.e.s auraient ramené de leurs découvertes transatlantiques une planche de surf de Malibu, voire un carton de Napa Valley, Delphine, elle, a enfermé dans ses bagages un état d’esprit, qu’elle s’emploie à partager sous le soleil insulaire. Passer prendre un smoothie (ˈsmuːði) to go, s’installer avec son chien en tête à tête pour bruncher un mardi si ça vous chante, venir comme on est (sans mauvaise référence à une enseigne de nourriture rapide bien connue, elle aussi venue de Californie, mais pour de moins bonnes raisons), c’est ça Boujee. Cette fille de restaurateurs a insufflé de la légèreté dans une carte saine à l’esthétique vintage où tout est fait maison. On s’y régale des classiques américains comme le sandwich BLT – le traditionnel bacon, laitue, tomates – en famille par exemple, mais aussi de généreux avocado toasts (ˌævəʊˈkɑːdəʊ təʊsts) que l’on apprécie particulièrement après le sport, ou encore un jus green détox hautement recommandé pour un lendemain de soirée. Le tout dans un lieu chaleureux, avec son plafond voûté de briques rouges et vibrant de ces fameuses good vibes dont les Américains ont le secret. Laissez le petit nuage malicieux, emblème des lieux, vous servir de guide, et venez croquer à belles dents cette version nustrale de l’american way of Life. Pour découvrir la carte et l’univers de Boujee, c’est par ici.
Crédit photo: © Boujee – Magali Cancel
Animal ceramics
ˈænɪməl sɪˈræmɪks
Sophie Léta est une artiste peintre qui a troqué un jour toiles et pinceaux contre sa passion de la céramique d’art. Le lent apprentissage des secrets ancestraux de la porcelaine n’a pourtant en rien bridé son imaginaire débordant, nourri tout à la fois de contes fantastiques, d’Art nouveau, d’estampes japonaises et d’art populaire. Infusé de nature, son projet Blanc Renard Ceramics (sɪˈræmɪks) trouve son inspiration au bon air des Hautes-Alpes. De là, elle cultive douceur et poésie à fleur d’émail, caressant un merveilleux bestiaire dont l’étonnante vitalité semble faire revivre nos rêves d’enfants. Peints avec délicatesse et à l’instinct à même la porcelaine blanche, loups, renards, oiseaux ou hérissons, bêtes furtives comme surprises au détour de la forêt et saisies sur le vif, jouent en miroir avec leur réplique miniature en relief qui vient orner ici une anse, là un couvercle de boîte à bijoux. Chaque pièce est unique, pensée librement au gré des saisons, entièrement réalisée à la main et réhaussée d’un trait d’or fin. Telle une bonne fée sylvestre, l’artiste réenchante notre vie domestique, répandant un peu de magie sur nos moments d’intimité intérieure. Prenez le temps de faire un tour dans son univers poétique.
Crédit photo: © Sophie Léna – Blanc Renard Ceramics
Pipping Tom
ˈpɪpɪŋ tɒm
L’eau est à n’en pas douter l’un des plus grands enjeux de la planète pour le futur, les chantres du dry january (draɪ ˈʤænjʊəri) ne nous contrediront pas. Or voici qu’une start-up française vient d’émerger au Consumer Electronic Show (kənˈsjuːmər ɪlɛkˈtrɒnɪk ʃəʊ) de Las Vegas, grand-messe mondiale des inventions hi tech – plus ou moins indispensables – censées paver notre avenir et celui de nos enfants, en soulevant un concert de louanges et décrochant la bagatelle de 3 Innovation Awards (ɪnəʊˈveɪʃᵊn əˈwɔːdz). Son nom ? Acwa Robotics. Sa prouesse ? La mise au point du Clean Water Pathfinder (kliːn ˈwɔːtə ˈpɑːθˌfaɪndə), premier robot autonome intelligent au monde capable d’ausculter les canalisations d’eau potable pendant qu’elles fonctionnent pour y détecter d’éventuelles fuites. À quoi ça sert me direz-vous ? Tout simplement à réduire les pertes en eau potable, estimées chaque année à 120 milliards de m3 dans le monde, soit l’équivalent de 20 à 40% des réserves disponibles. De quoi offrir une solution aux problématiques mondiales d’accès à l’eau potable et nous éviter potentiellement les scénarios catastrophes de dry future. Même si le sujet est d’évidence majeur, pourquoi en parlons-nous ici, me direz-vous encore ? Figurez-vous que cette pépite de la French Tech (frɛnʧ tɛk) possède un pied à Bastia et un autre à Aix-en-Provence, ce qui explique sans doute leur grande sensibilité à l’eau et aux questions de stress hydrique. Applaudissons donc la pépite Acwa Robotics, essayons même d’en savoir plus sur leur mix génial de numérique et de robotique et buvons de l’eau à leur santé.
Crédit photo: ©Acwa Robotics
Concrete designer
ˈkɒnkriːt dɪˈzaɪnə
Jean Widmer a été formé à l’École d’art appliquée de Zurich par – excusez du peu – Johannes Itten lui-même, figure légendaire du Bauhaus. Arrivé en France dans les années 50, il contribue activement à révolutionner l’image publicitaire puis l’iconographie de la mode dans ce qui figure alors parmi les laboratoires créatifs les plus en pointe de l’époque, de la SNIP de Jacques de Pindray au magazine Jardin des Modes en passant par les Galeries Lafayette. Il crée ensuite son agence de design visuel et conçoit les logos et chartes graphiques d’institutions majeures telles le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, l’Institut du Monde Arabe, la Galerie nationale du Jeu de Paume, la Bibliothèque nationale de France, le Théâtre de la Colline. Mais c’est l’ensemble de son travail de conception graphique réalisé pour les autoroutes de France, riche corpus de signalétique et pictogrammes que tout le monde connaît sans forcément en identifier l’auteur, qui sert de fil conducteur à cette exposition que l’Espace de l’Art Concret consacre à Jean Widmer. Coproduite avec le CNAP, qui vient d’acquérir notamment ce programme d’animation touristique et culturelle pour autoroutes du graphiste, elle donne également à voir quelques exemples de sa production artistique restée dans l’ombre, tout en soulignant sa fidélité à l’art concret zurichois, dont témoigne le crédo de l’artiste : créer pour la vie de tous les jours. À découvrir à Mouans-Sartoux dès demain et jusqu’au 9 avril, plus d’informations à suivre par ici.
Crédit photo: © EAC_Widmer