Édition du 01 juillet 2022
01.07.22, N° 119
La Russie livre des missiles nucléaires à la Biélorussie. La Chine accroît son contrôle sur les personnes et les pays au fil des nouvelles Routes de la soie. Les États-Unis restreignent le droit à l’avortement et élargissent le port d’armes dans la rue. #nice. Et nous, pendant ce temps-là ? On va à la plage dans des maillots éco-responsables, on fait notre marché bio et local, on évite d’allumer la clim et on chasse les perturbateurs endocriniens. Ça finira bien par impressionner quelqu’un.
Carrie Solomon chez Privisions : Vendredi et samedi c’est Breakfast all day chez Provisions, la crème des épiceries marseillaises. Carrie Solomon, cheffe et autrice américaine de renom, cuisinera pour nous de bons petits plats healthy, inspirés de sa philosophie du p’tit déj’ équilibré, original et vraiment énergisant pour la journée, qu’elle décline en 80 recettes simples dans son nouveau livre. De 9h à 15h, œufs Bénédicte, salades de saison, pancakes, egg sandwich, iced coffee ou smoothies à déguster sur place ou à emporter.
Indie Fest à St Trop’ : Le festival Indie Fest revient ce soir et demain à la Citadelle de Saint-Tropez. L’injonction cette année ? Be Stupid, ce qui laisse imaginer l’ambiance de cette nouvelle édition. Au programme, stands de déguisements, stupid bar avec jeux à boire, mini happening et un line up qui donne déjà envie de bouger : Chipo Family, Sosso Maness, Keblack, Naza et d’autres artistes funk, rap, pop et électro. Ne soyez pas stupide au point de le rater.
HB L.N Mattei ! : Samedi soir, L.N. Mattei convie la Corse à son anniversaire. Pour fêter ses 150 ans d’existence, la distillerie réunit la scène Corse dans la cour du Musée Palais des Gouverneurs de Bastia, Una Fiara Nova, Antonia & Josepha, Anima et Supplément Cheese, avec le renfort des DJ de la Villa Schweppes, voilà pour le son qui va faire bouger la Citadelle. Et toute la soirée, tatouages éphémères, baby-foot, flippers et photo booth. Tou·te·s avec Louis Napoléon !
Le crew Orphéon à Marseille : Tout l’été, l’Orphéon fait son premier festival culinaire sur la place de Lorette. Eric Mbenda, chef de l’épatant restaurant marseillais et le collectif PENJA invitent une quinzaine de Chefs d’Afrique et d’ailleurs à prolonger la découverte de cultures gastronomiques méconnues, au son des DJ. Jusqu’à samedi, c’est Fatmata Binta derrière les fourneaux, qui nous embarque en saveurs pour un voyage à ne pas manquer.
Alexandre Mazzia a trouvé une place : Jusqu’au 20 août, Michel notre foodtruck préféré revient se garer à Marseille, 8 boulevard Carmagnole. Pour son retour, Alexandre Mazzia s’est activé et nous a préparé ses nouvelles créations, inspirées de la carte de son restaurant gastronomique AM et qu’il nous tend joyeusement et généreusement. Croc-Mazz avec houmous aux algues et cumin, Hot Mazz et sa saucisse d’agneau au galanga et pousse d’épinards et bien d’autres casse-croûtes signature à savourer sur le pouce ou à emporter religieusement.
Déesse des mers
Déesse dans la mythologie perse, Ahurani est aussi désormais une divine façon de briller sur les plages. Les maillots de bain colorés ou de surf à imprimé tropical et autres chemises légères en gaze de coton de cette jeune marque azuréenne nous transportent direct sur les plages de Bali, où sont fabriquées ses collections swimwear. En chemin, cap sur une éthique implacable, depuis le choix du tissu, fabriqué à partir de filets de pêche récupérés en mer puis recyclés, jusqu’à celui du packaging no plastic but 100 % fécule de manioc et de maïs, dans un respect irréprochable de l’environnement tout comme des employés. Rendons grâce à la déesse.
Notre sauvage de la semaine : Ylang Ravel
Timides, passez donc votre chemin. Avec Ylang Ravel la joaillerie envoie du lourd. Résolument non binaire, son style s’impose avec force quelque part entre Paris et le Luberon, délicatesse et brutalité, raffinement et le parfum sauvage qui nous plaît (vous nous connaissez). Son coup de génie ? Des pièces d’argent recyclées – seaux à champagne, éléments de lustres ou couverts – fondues puis texturées à la main. Résultat, des bijoux audacieux qui séduisent par leur minéralité un brin torturée et exercent cette fascination de l’imperfection qui reflète l’esprit Wabi Sabi. Des créations dont l’énergie provient aussi du pouvoir intrinsèque des pierres, précieusement choisies à Jaïpur en Inde. La néo-joaillerie version bold.
Un solide Bazar à Nice
On l’espérait franchement un peu, depuis qu’on l’avait rencontrée pour lui dire tout le bien qu’on pense de son e-shop. Et voilà qu’Helena s’est décidée à ouvrir sa première boutique Bazar Bio, à Nice. Organic but chic, conçue comme un petit écrin de beauté holistique, avec cabine de soins au top, atmosphère feutrée que souligne la signature olfactive maison, oui, madame, baptisée Pink Splash et spécialement créée par Sonia Godet, qui dirige la centenaire et élégante maison de parfums de Saint-Paul-de-Vence. Un soin à tester ? Massage visage Tata Harper idéal pour titiller chacun des 50 muscles de votre visage, massage corps drainant ou sensoriel, séance de lumière LED pour relancer l’activité cellulaire, retrouver un teint éclatant et une peau lisse. Sans oublier, évidemment, les bons produits skincare naturels que l’on shoppe désormais sans scroller.
Une étoile filante, tout l’été, dans le ciel de Nice
Pour fêter ses 25 ans sous pavillon Radisson, l’hôtel aux 331 chambres et suites face à la Baie des Anges, d’ordinaire plus familier des voyageurs d’affaires, nous prend à contrepied en invitant la plus jeune cheffe étoilée de France (d’à peine un an son aînée), à porter son rooftop, déjà 8 étages au-dessus de la Promenade des Anglais, à des hauteurs culinaires inconnues jusqu’à lors en ces lieux. Julia Sedefdjian au Radisson Blu Hotel, Nice, l’expérience gastronomique de l’été ? Cadre panoramique sur la Méditerranée, cuisine soignée mais pas perchée, on applaudit la belle surprise. À vous désormais d’en juger. Menu découverte à 56 €. Ascenseur de gauche.
Et hop, une recette de cocktail (ça faisait longtemps)
Pour présenter sa nouvelle création, le Gin Eden-Roc, le mythique palace cap-antibois a pensé un cocktail aussi frais et acidulé qu’une balade en ses jardins, où sont cueillis, si, si, ses principaux ingrédients, distillés artisanalement par la Distillerie de Monaco à la façon d’un paysage gustatif du Sud. Pour révéler les saveurs d’agrumes et d’extraits d’épines de pin du nectar, Anthony Garnier, superviseur de l’Eden-Roc Lounge, nous dévoile son twist pour un parfait Taste on the Roc, belle addition au patrimoine mixologique méditerranéen.
Orsten Groom, paléontologie de l’art
À Cannes, l’artiste pluridisciplinaire Orsten Groom transforme le Suquet des artistes en caverne inexplorée et nous plonge dans l’enfance, à la lisière entre son expérience personnelle et l’aube de l’humanité. À la manière d’un paléontologue chercheur, il s’intéresse à la naissance de l’art, étudie les premières peintures pariétales, analyse leur brutalité et leur innocence, s’interroge sur l’absence de représentation d’enfant dans les grottes préhistoriques, et confronte 40 000 ans d’histoire à ses propres 40 années d’existence. Une plongée à l’origine de la peinture mais aussi de sa vocation de peintre. Jusqu’au 11 décembre.
Crédit photo: © Orsten Groom, LIMBE 2, © Courtesy Templon, Paris, Brussels.
Tom Wood à Mougins, portrait d’un éternel samedi sur la Terre
Aperçu aux Rencontres Photographiques d’Arles en 2019, Tom Wood bénéficie cet été d’une exposition monographique méritée, coproduite par le – décidément impeccable – Centre de la Photographie de Mougins. En rencontrant ce jeune septuagénaire discret, dont l’œil humaniste a su constituer une œuvre à l’égale (au moins) de Martin Parr, une question nous anime : aurait-on retrouvé le Ray Davies du Leica ?
Crédit photo: © Tom Wood, Not Miss New Brighton. Série : Mothers, Daughters, Sisters 1978-79. Tirage à développement chromogène 43.2 x 43.2 cm.
Nos coups de pouce de la semaine
Ils.elles sont supers, on les aime, on les aide.
1. Croc Fork, les couverts à croquer. Quoi de plus bêtement polluant (et vilain) que des couverts en plastoc ? Léa, Marie et Victoria en sont tellement convaincues qu’elles ont inventé des cuillères biodégradables, à manger ou composter, à partir de fruits déclassés (body shamés quoi). Pour lancer leur croquants couverts sur le marché, elles recherchent actuellement la texture idéale, ni trop molle, ni trop dure, et ont besoin de financements. Pour que leur idée porte ses fruits, allez les soutenir sur bluebees.fr.
2. Meeko en lice au concours Made in 92, tremplin pour les jeunes entreprises qui offre un soutien financier à 12 beaux projets. Parmi les nominés au Prix de l’internaute, Maxime Savard et Guillaume Mesly D’Arloz, nos gourous de la sneaker wildlife-friendly. On vous refait l’article : design minimaliste et sympathique éco-conçu, matériaux low impact, (genre déchet de pommes), engagement humanitaire (programme #STEPCLOSER, qui consacre 3 % de leur temps et de leur chiffre d’affaires au soutien d’initiatives locales de protection de la biodiversité). Jugez vous-même en matant leur pitch, et votez bien (#45 !) avant le 16 juillet, midi.
Et pour finir, notre bonus musical de la semaine, organic avant l’heure, et sustainable de surcroît puisque brillant à jamais. Enjoy!