Édition du 18 février 2022
18.02.22, N°100
Nous espérons que vous avez bien profité des vacances et que vous appréciez à leur juste valeur les prévisions désormais optimistes de l’Institut Pasteur. C’est la confirmation que nous sommes au bout du tunnel. Qu’est-ce qui nous attend de l’autre côté ? Du vert bien sûr, couleur de l’espoir et de nos convictions éco-responsables. Des start-up, qui fleurissent de partout, dans la mode, la beauté, la déco et bien d’autres domaines créatifs encore. Bref, passons au vert (et au verre, on l’a bien mérité).
Chasse aux œufs au MAMAC : Samedi 19 février, en écho à l’exposition de Daniel Spoerri à voir jusqu’au 27 mars au MAMAC, le musée organise L’Affreuse chasse aux œufs, en collaboration avec le Collectif Les Affreux, spécialiste de l’horreur. Les enfants à partir de 8 ans partent à la recherche des Œufs de la Poule aux œufs d’Or, clin d’œil à l’une des œuvres de l’artiste, initiateur de l’Eat Art, affublé d’un chapeau transparent rempli d’œufs. Réservez vite ici.
May B à Mougins : Jeudi 24 février, Scène 55 à Mougins accueille la Cie Maguy Marin et May B, pièce historique et emblématique de la danse contemporaine, inscrite au répertoire de la compagnie depuis presque 40 ans. Inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett, le spectacle illustre avec humour et cynisme un phénomène de société contradictoire : “l’impossibilité de vivre ensemble et l’incapacité à rester seul”.
Green Food Festival : Le 28 février, le campus TIH organise le Green Food Festival à Nice. Des conférences et tables rondes sur le thème « Les Nouveaux Ambassadeurs de la Gastronomie Durable », avec, entre autres, Mauro Colagreco et son chef exécutif Luca Mattioli du Restaurant Mirazur***, Virginie Basselot, chef du Chantecler à l’Hôtel Negresco*, sans oublier producteurs et éleveurs des Vallées de Nice. En question, la transition alimentaire suscitée par la crise sanitaire.
Genre, le jeune label de mode qui s’affranchit des étiquettes
Romane et son alter ego Jasmine ont roulé leur bosse jusqu’à Bali pour un projet humanitaire. Une fois sur place, leur bel élan est stoppé par le virus couronné et les laisse un temps désœuvrées. Au fil des jours, la fascination qu’exercent sur elles les scènes de vie quotidienne en Indonésie, les rituels, les mystères, les rencontres et l’humanité qu’elles reçoivent en retour leur tracent une nouvelle destinée. Inspirées par les tenues traditionnelles balinaises et le sourire qui partout les accueille, elles décident de créer quelques vêtements qui font écho à leur expérience quasi initiatique. Au-delà du genre, dont elle choisissent de faire leur marque label en signe de défi, au-delà de l’ethnocentrisme occidental, les premiers pas mode de nos deux juristes de formation, qui se sont rencontrées à Aix, nous enchantent par leur belle évidence. Avec la conscience intuitive que la mode est avant tout un véhicule culturel, elles baptisent leurs deux lignes Ardeur et Audace et n’hésitent pas, pour les promouvoir, à concevoir une performance dans l’espace urbain, à Aix-en-Provence. Leur propos, réfuter les étiquettes. Même si nous souscrivons, nous leur en attribuons une : à suivre, absolument.
Comment réussir une couleur sans sacrifier ses cheveux
Parce qu’on ne veut plus choisir entre des cheveux sains et une couleur de rêve, le spécialiste des cosmétiques clean Bleu Vert a conçu la première marque de teinture 100 % végétale et bio, en associant les fabuleux pouvoirs des plantes. Emblica a imaginé 10 teintes, du blond ambré au noir profond, conçues à base de plantes ayurvédiques cultivées en Inde et certifiées Fair for Life, un label qui garantit le respect des droits humains et la durabilité des pratiques agricoles, enrichies en Alma, l’arbre indien aux bienfaits antioxydants, antipelliculaires et anti-alopécie. Et pour le soin quotidien et la durabilité de la couleur, Emblica propose une gamme tout aussi naturelle, composée de 3 shampooings, 1 baume démêlant, 1 huile de soin et de coco.
Atelier Beige, sculpturales céramiques
Pour donner vie à ses vases et objets de décoration qu’elle aborde comme d’authentiques sculptures, Samya Bennan utilise l’argile, sa matière fétiche. De ses mains, elle transforme la terre en trésor, pour répondre à des commandes ou constituer une collection sensible de vases aux silhouettes girondes, estampillées Atelier Beige, sa marque. Exemple par l’image, Le Matissequi capture tout l’imaginaire du Sud, tel que l’a sublimé le maître du XXe siècle. Vagues, ondulations, formes imparfaites, comme découpées à main levée, de creux en courbes sensuelles, semblables au paysage azuréen, sans cesse changeant dans la lumières du sud. Niçoise par choix et marocaine de naissance, sa double culture influence son approche esthétique, qu’elle nourrit aussi de l’admiration de nombreux artistes tels que Jean Arp, Valentine Schlegel, Barbara Hepworth ou encore Brâncusi. Enfin, pour créer Samya s’inspire des autres, du corps et son langage, de la poésie du geste, du mouvement, volontaire et assumé, ou qui trahit une émotion camouflée. De temps en temps, elle met son talent en commun avec d’autres artisans au gré de belles collab’, comme celle réalisée avec Ose Décoration, concept store niçois d’objets design.
Si on vous demande Christian Qui, vous saurez quoi répondre
La cuisine, c’est de l’amour à partager. Pour réactualiser votre registre de recettes à haut potentiel de séduction, voici un nouvel extrait du grimoire de Victoire Loup, fort à propos titré Chaud, qui fourmille de recettes pour plaire aux hommes, aux femmes et tous les palais délicats, qu’ils soient L, G, B, T, Q, I, A ou plus. Aujourd’hui, voici dévoilée la recette d’un chef discret mais pas anonyme, Christian Qui, vrai talent du Sud aux inspirations japonaises et maître incontesté des produits de la mer. Il nous en régale d’ailleurs à sa très discrète table d’hôte au bord de l’eau, repère perché sur les rochers aux Goudes, à Marseille, havre sans nom ni adresse, ce qui ne l’a pas empêché d’être élu meilleure table 2021 par le Fooding. À vos tabliers pour exécuter Flora exotica, subtile partition où saveurs du Soleil levant épousent les embruns marseillais.
Une ambassade du wanderlust dans le vieux Nice
Paul Stiefler, graphiste, architecte d’intérieur et voyageur du goût, a réuni tout ce qu’il aime en un lieu, Maison Corail. Son idée, associer épicerie, spot apéro et restaurant en une maison conviviale et lumineuse qui respire le Midi. Au menu, des spécialités simples et savoureuses, tartes, quiches, cookies, cakes, charcuterie et fromages de Provence, de Corse ou du Piémont, que l’on accompagne de vins bio, sélectionnés avec soin parmi quelques excellents domaines du Sud. Pour transporter l’apéro à la maison, sur la plage ou ailleurs, tout s’emporte. À noter, les cafés Hausbrandt Trieste – la crème des torréfacteurs traditionnels italiens – moulus ou en grain, les thés, jus frais et autres douceurs parfumées signées la Compagnie Marseillaise. Un ailleurs de saveurs.
Terrasse vue Marseille imprenable
Sépia, le néo-bistro marseillais du chef Paul Langlère, s’offre une annexe de choix. Perché dans les jardins de la colline Puget à quelques arpents de la Bonne Mère, Julis, bar à cocktails aux allures de cabane dans les arbres, est le repère idéal pour observer de haut l’agitation de la cité phocéenne. On retrouve la cuisine du chef façon finger food largement inspirée de la mer. Poireaux brûlés twistés aux huîtres et au haddock, sashimi de maigre cédrat bergamote, salade de palourdes, poulpe rôti au chorizo et piquillos, et autres idées pêchées en Méditerranée, snackées à s’en lécher les doigts. Le dimanche ambiance chill et musique cool de 11 à 20 h, en mode transat, Ginger Julep ou Tequila hibiscus-vanille signés Lucien derrière le bar. Pour réserver, 07 89 26 92 51.
Crédit photo: © Carole Cheung
Le chevalier de la verdure arrive à Marseille
Merci Raymond est le chevalier vert. Start-up branchée green power, il poursuit sa mission de végétalisation citadine et s’installe sur le Vieux-Port, avec derrière lui un sillage verdoyant de plus de 700 projets en France. Témoins, le cube végétal spécial déconnexion naturelle de la Station F ou la jungle intérieure du Kube Hôtel (notre photo). Pour ses projets à venir, 50 % des plantes utilisées seront natives de la région, assurant ainsi leur parfaite acclimatation, tout en privilégiant les jardins secs, peu exigeants en eau et en entretien. Merci Raymond transforme les terrasses en jardins suspendus et les rooftops en canopée verdoyante, encourage la biodiversité locale, restaure les parcs, végétalise les places publiques, crée des jardins collectifs, fermes urbaines et îlots de fraîcheur, pour absorber la chaleur des villes. Merci qui ?
Crédit photo: © Merci Raymond
Marseille se souvient du poète Tarkos
« Si Christophe Tarkos avait eu en main l’inventaire de ses archives […], il en aurait fait un poème ». Tarkos poète est le fruit d’une collaboration inédite entre le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Cipm, et la première exposition monographique consacrée à la poésie de Christophe Tarkos, figure éminente de la poésie contemporaine. L’exposition réunit les différents « chantiers » du poète né à Martigues, des projets aux formes diverses que l’artiste menait dans une même volonté de sauver la langue. Textes, dessins, performances illustrent la singularité de sa vision de la poésie, qu’il transforme et dont il explore toutes les représentations. Parmi les œuvres à (re)découvrir, Le Kilo, un volume de poèmes, textes et dessins entièrement inédits. Une expo conçue par David Christoffel et Alexandre Mare, à voir du 19 février au 15 mars, au Centre de la Vieille Charité et au Frac à Marseille.
Crédit photo: ©Tarkos 1 quai 13002, in l’Encyclopédie des Images de Pascal Doury, 1996.
Et pour finir, notre bonus musical de la semaine, collage légumier plus ou moins bio en hommage à l’hymne absolu du végétalisme, histoire de clôturer cette news en vert (et bien sûr contre tout). Enjoy!