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En matière d’environnement, pas besoin de creuser très loin pour se rendre utile. |
BONNES NOUVELLES DU SUD, n°152, 21.04.23 Demain, c’est le Jour de la Terre. Non pas le dernier (partez en week-end tranquille) mais une date qui symbolise l’engagement citoyen pour l’environnement depuis plus de 5 décennies. À l’heure où des oppositions légitimes sont qualifiées de terrorisme écologique et réprimées avec une violence inouïe, où les organisations mêmes qui portent le Jour de la Terre, dont la française Geres sise à Aubagne, ont dû en faire une marque déposée pour éviter toute récupération mercantile, il est plus que jamais nécessaire de prendre notre destin en main. Nul besoin pour cela de braver une pluie de lacrymo (à tout prendre, on préfèrerait une divine pluie du ciel qui restaure nos nappes phréatiques), il suffit de s’informer, de prendre part à de joyeux événements participatifs ou tout simplement de tourner le dos au consumérisme en privilégiant un commerce vertueux. Pour l’info et les événements, c’est par ici. Pour les bons choix, c’est par là, dans notre sélection de la semaine. Un indice : cette semaine est aussi le 10e anniversaire de la Fashion Revolution, mouvement pour une autre mode né au lendemain de l’effondrement du Rana Plaza à Dacca (Bangladesh). Plus d’info par là et surveillez bien les étiquettes. |
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Le 22 avril, le Jour de la Terre©, dans toute la France
(mais c’est aussi toute l’année et partout, on ne l’oublie pas). Célébrée pour la première fois le 22 avril 1970, cette date importante nous invite à construire un avenir plus viable en prenant part à des actions concrètes. Devenez un·e acteur·rice du changement en participant aux activités près de chez vous. |
Du 24 au 30 avril, Terres Communes à La Friche, Marseille.
Un cycle autour de l’agriculture urbaine organisé par la Cité de l’agriculture et le Bureau des Guides GR2013 réunissant urbanistes, géographes, agronomes, auteur·ices, philosophes, sociologues, enseignant·es, architectes ou encore historien·nes pour parler de l’avenir de nos territoires métropolitains. Rendez-vous sur le site de la Cité de l’agriculture pour la programmation. |
22 et 23 avril, Art’è Gustu à Bonifacio.
La gastronomie corse est en fête pour la 17e fois. Parrainées depuis 2013 par Pierre Hermé, ces rencontres du goût et des savoir-faire nous régalent. Découvertes du terroir, dégustations, master classes en compagnie du chef triplement étoilé Glenn Viel et du pâtissier du Ritz, François Perret. Tout le programme par là. |
Du 22 avril au 14 mai, FestiCités traverse la métropole Aix-Marseille. Festival itinérant et inspirant des initiatives citoyennes en transition, il vient sensibiliser et encourager les villes à travailler ensemble face aux enjeux écologiques et sociétaux. Suivez la marche juste ici. |
Jusqu’au 10 mai, Margaux Keller à la Villa Medjé, Marseille.
Occasion idéale de rencontrer le travail de Margaux Keller, talentueuse architecte d’intérieur et designer, dans l’utopie éphémère d’une maison de charme surplombant la mer. Plus d’infos en ligne. |
Transfarmers – © Damien Poullenot |
Transfarmers, n’oubliez pas de composter |
Le saviez-vous ? À compter du 1er janvier 2024, vous devrez disposer chez vous d’une solution pour trier les déchets alimentaires, en plus de vos poubelles déjà dédiées au verre, aux emballages ou aux déchets indifférenciés. L’objectif ? Éviter l’impact négatif de l’incinération de ces biodéchets en les transformant en compost ou combustible. Motivant, non ? En l’absence de composteur collectif à proximité, vous pouvez jeter votre dévolu sur un génial Transfarmer, module en céramique aussi bonhomme qu’astucieux qui intègre un bac composteur directement relié à un pot destiné à accueillir vos belles plantes et cultures d’intérieur. Les épluchures déposées dans le premier bac se transforment en compost qui vient enrichir la terre et favorisent la croissance de vos plantes. Le processus de compostage permet même aux vers de terre, essentiels à la vie des sols, de se développer et de circuler entre les 2 espaces du Transfarmer par une grille conçue à cet effet (aucun risque de les voir pointer leur nez hors du pot, ils n’aiment que l’obscurité). Disponible en plusieurs finitions, l’objet trouvera naturellement sa place dans votre intérieur et ravira vos petits fermiers en herbe. Pour en savoir plus sur le pot de fleur composteur, suivez le guide. |
Comme Avant (mais en mieux) |
Préserver notre environnement pour laisser aux générations futures un monde qui tienne debout, c’est tout ce pourquoi Nil et Sophie ont imaginé Comme Avant, aux environs de Marseille. Depuis la naissance de leur premier enfant, ce label éthique catalyse leur désir de s’entourer de choses saines et, avec lui, l’envie d’accompagner une transition écologique désormais à la portée de tou.te.s. Avec leurs cosmétiques solides certifiés bio, Slow Cosmétique et vegan, des vêtements labellisés Global Organic Textile Standard, mais aussi la création d’un fonds indépendant à but non lucratif pour protéger l’environnement et sa biodiversité, le couple s’engage sans compter pour la sauvegarde de la faune et de la flore. Exemple, la marque a décidé de soutenir le projet Réserves de Vie Sauvage, de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), avec un joli sweat en coton biologique orné d’un loup, préservateur – malgré les idées reçues – de la biodiversité. Sur chaque vente, 10 euros seront versés à l’ASPAS. Pour adopter le vôtre, direction le site internet de la marque. |
Loubaio, le shampooing qui fait front |
Ce n’est pas parce que vous vous lavez les cheveux que vous devez fermer les yeux. Loubaio, c’est le projet de trois amis décidés à ne plus faire de concession sur l’environnement. Résultat, une impeccable gamme de savons, shampoings et après-shampoings certifiés slow cosmetic, produits en circuits courts, vegan et non testés sur les animaux, le tout dans des emballages 100% recyclables (du carton de livraison à l’étiquette sur le flacon), dont l’esthétique franche et colorée nous fait regretter de ne pouvoir les présenter ailleurs que dans la douche. Gardez bien les yeux ouverts car la marque n’utilise aucun SCI, comprenez Sodium Cocoyl Iséthionate, un tensioactif très présent en cosmétique qui permet de produire beaucoup de mousse, au prix d’un processus de fabrication extrêmement polluant. Avec ses produits innovants et des matières premières sourcées en Provence, comme l’après-shampoing solide à l’huile de chanvre bio, Loubaio vous invite à passer au naturel sans fleurette ni fioriture. Pour tester, direction le site de la marque, ou l’un de ses revendeurs. |
© Arsène et les pipelettes |
Parlons, parlons, parlons d’Arsène et les pipelettes |
Formée à la prestigieuse Central Saint Martins de Londres, Chloé de Bailliencourt a préféré au design expérimental la voie familiale de 4 générations dédiées au textile, enracinant sa marque Arsène et les pipelettes au cœur du Pays basque, terroir de caractère. La force de la nature et son goût pour les vêtements durables et doux à porter ont fait le reste, doublant au fil du temps son talent d’une conviction : en finir avec la mode jetable, principale cause de l’impact environnemental catastrophique du secteur. Disons-le tout net : ses collections pleines d’esprit, aux imprimés maison, aux matières choisies, aux coupes faciles à vivre, au style joyeux habillent les petits en liberté tout en rassurant les grands. La mode durable existe et elle n’est pas à mourir d’ennui. Un exemple avec l’astucieux système de patch proposé par la marque et qui viendra fort à propos réparer un petit accroc aussi sûrement que le mercurochrome sur un genou écorché. C’est bio, en grande partie, c’est beau, saison après saison, on applaudit et on fait les pipelettes ici pour colporter la belle énergie de cette marque française qui fabrique dans l’essentiel au Portugal (autant dire un jet de pierre de la côte basque). |
Lila Lefranc, l’émerveillement pour le Sud |
Comme une parenthèse contemplative sur ce qui nous entoure, Lila Lefranc veut saisir la beauté de notre monde. Initialement formée au design textile à l’école Duperré, collaboratrice pour Hermès ou Louis Vuitton, Lila, originaire de la côte Ouest, s’est installée à Marseille où elle a commencé son travail d’illustration. De fait, ses créations sont souvent baignées de soleil. Au fil de ses dessins, elle évoque ses voyages, ce qui l’anime et montre un œil attentif pour le règne végétal et animal. Sans doute son prénom l’y avait-il déjà prédestinée. Entrer dans l’imaginaire de Lila, c’est voir le monde différemment, comme une source d’inspiration et de souvenirs joyeusement colorés. Une nature édénique réconfortante où crabes, renards, abeilles et fleurs en tout genre sont à chaque instant à portée de clic. |
TRÈS.écodesign, select store éco-responsable |
Camille, acheteuse experte en design depuis 10 ans, et Grégoire, gestionnaire de projets financiers autant qu’éco-citoyen convaincu, croient au bon et beau. Depuis la cité phocéenne, ils ont créé TRÈS.écodesign, un select store en ligne qui nous permet de choisir du mobilier design, garanti éthique et transparent. Leur secret ? La création d’un barème clair et sans détour, l’Éco-impact. Après avoir analysé le processus de fabrication d’une pièce, sa durée de vie, sa livraison, son emballage ou encore les matières premières utilisées – tous les critères de la charte de sélection sont expliqués juste ici –, un algorithme lui attribue une note, allant de A à F, qui représente son impact sur la planète. Ainsi, les meilleurs de la classe se retrouvent en (première) ligne dans une sélection TRÈS rigoureuse et TRÈS stylée de 600 pièces et 300 marques passées au crible. Maintenant que l’on sait ce qu’il y a sous son canapé, on sera encore mieux dessus.
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Clear Fashion, traquez les étiquettes |
Si vous ne la connaissez pas encore (nous avons déjà maintes fois dit tout le bien que nous pensons d’elle), allez vite télécharger l’appli Clear Fashion qui se trouve cette semaine au carrefour du Jour de la Terre et de la Fashion Revolution Week. Pour simplifier, le Yuka de la mode vous permet de passer au peigne fin les marques textiles pour en connaître les dessous. Traçabilité, impact des matières, environnement, humain, santé, animaux, les créatrices Rym Trabelsi et Marguerite Dorangeon ont défini une grille d’analyse qui éclaire nos choix et encourage les entreprises à plus de transparence. Plus de 7 millions d’utilisateurs, 300 marques évaluées, Clear Fashion est un véritable phénomène qui nous aide à savoir ce que nous avons sur le dos. Il était temps. |
InterContinental Hôtel Dieu Marseille © Eric Cuvillier |
InterContinental Marseille x BeMed, vers le zéro plastique à usage unique |
À l’heure où l’InterContinental Hôtel Dieu fête le 10e anniversaire de sa métamorphose, l’établissement, se souvenant sans doute de son passé dédié à la santé, vient d’achever un chantier réalisé main dans la main avec l’association BeMed (Beyond Plastic Méditerranée), soutenue par la Fondation Albert II de Monaco. Le résultat, une méthode clé en main pour un hôtel zéro plastique à usage unique, née d’une réflexion impliquant toutes les équipes opérationnelles de l’hôtel. L’expérience est édifiante à plus d’un titre. L’hôtellerie, dont l’impact environnemental est réel, fait la preuve qu’elle peut le réduire et entraîner dans sa démarche vertueuse l’ensemble de sa clientèle. Mais le plus intéressant tient dans la transformation d’une contrainte potentielle, qui impacte le travail quotidien des équipes, en une opportunité de réinvention du service et du lien humain. À l’Hôtel InterContinental Hôtel Dieu Marseille, qui fait ainsi figure d’exemple, on ne se contente plus d’éliminer peu à peu les plastiques à usage unique ou de gérer les déchets produits, on propose par exemple l’ensemble des produits d’accueil on demand, ce qui permet d’éviter le gaspillage, d’éliminer les emballages alimentaires inutiles (comme pour le thé) en offrant des produits de meilleure qualité en vrac et de redonner du sens au room service. Gageons que la méthode, disponible gratuitement sur le site de BeMed et appelée à s’affiner au fil des expériences, incitera d’autres belles adresses à accélérer cette transition vers un monde qui réconcilie humain et nature. |
Musu, des lunettes pour un monde moins noir |
Ryan et Célia Limandat sont frère et sœur, binôme en mode fusionnel depuis l’enfance. Avec leur jeune marque de lunettes écoresponsables Musu, le duo a décidé de partager un projet qui leur ressemble : mode, fun et engagé. Une griffe au caractère déjà bien trempé, mêlant parfum rétrofuturiste à l’élégance nonchalante d’une Côte d’Azur fantasmée. Après une expérience en Arctique dans le cadre du programme Students on Ice de la Fondation Albert II de Monaco, Célia prend conscience de l’importance de la dimension environnementale qu’elle doit implanter dans ses projets. Avec des montures entièrement biodégradables en bioacétate – matière composée de fibres de coton ou de bois – faites en Italie, une partie de leur chiffre d’affaires investie pour la réduction d’émission de CO2, et des emballages en cuir vegan recyclé, Musu impose son style et ses convictions. À vous de participer au mouvement en restant stylés en visitant leur site internet.
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Daniel Buren, Le damier flottant arc-en-ciel, travail in situ, 2016-2021-Courtesy Galleria Continua et Commanderie de Peyrassol © DB – ADAGP, Paris 2023 |
Commanderie de Peyrassol, balade de la biodiversité |
La modeste façade de la Rouvraie se détache au détour d’un chemin, par-delà le potager, les vignes et la forêt méditerranéenne. Son allure accueillante témoigne d’emblée des décennies traversées et trahit à peine une rénovation tout en douceur, sans ostentation, respectueuse de l’âme des lieux. C’est là que l’on peut s’offrir le privilège de séjourner à la Commanderie de Peyrassol, à la faveur de quelques chambres toutes différentes, de salons chaleureux, où trônent les souvenirs d’un ancien propriétaire chasseur au long cours, parmi les meubles d’office ou de famille, solides compagnons à la noble patine où l’histoire a sculpté son empreinte. Comme par un jeu de miroir révélateur, le restaurant Chez Jeannette, que l’on rejoint dans le feulement d’une voiturette électrique, voit sa cuisine de haut vol signée de la talentueuse Julie Chaix, protégée du chef doublement étoilé Michel Portos, s’épanouir dans une architecture largement ouverte, d’une part, sur la nature environnante et de l’autre sur une maquette de la Tour aux figures de Jean Dubuffet, excusez du peu. L’art omniprésent participe aussi à ce jeu de contraste et d’harmonie, dans les espaces du centre d’art qui accueille la création la plus contemporaine dans un dialogue avec la galerie Continua, ou à travers la collection privée du maître des lieux Philippe Austruy, dont une partie se découvre en pleine nature au long d’un parcours forestier. Les jardins à la française côtoient les hectares laissés sauvages, que l’on peut arpenter à la découverte de la biodiversité que favorise ce vaste domaine protégé. La vigne, fierté des hommes et femmes de Peyrassol, produit, chaque année avec plus de subtilité et de respect pour l’agriculture biologique, des vins qui tantôt s’accorderont aux accords gastronomiques de Chez Juliette ou accompagneront les déjeuners ensoleillés du bistrot de Lou sur une manière de place de village où il fait bon s’attarder. Si la famille propriétaire a laissé çà et là les marques de son intimité, elle nous invite à la partager avec l’envie d’y cultiver l’amour de l’art, de la nature et du plaisir de vivre. Pour tout savoir sur les horaires de visites, dégustations, restauration et centre d’art, commencez par le site web. |
Le plus ouvert des Cloîtres est à Marseille |
À Marseille, qui ne connaît pas Le Cloître, ancien couvent de 6 000 m² autrefois dévolu aux sœurs de la Visitation et havre de verdure réhabilité par la fondation Apprentis d’Auteuil. Destiné à la formation et la réinsertion des jeunes des quartiers Nord, le lieu ne se distingue pas la combinaison d’un engagement social et environnemental. Parmi les nombreuses raisons d’applaudir le lieu et ce qu’il représente, son restaurant Les jardins du Cloître, dont la cuisine saine, éthique et abordable est préparée par les jeunes talents de demain et surtout pensée par Michel Portos, étoile et figure émérite de la gastronomie marseillaise. Un concept sans prise de tête, et quasiment sans déchet, pour un moment de gourmandise propice à la décontraction, loin des tables trop guindées. Pour encourager le circuit court, une ferme urbaine a été aménagée devant le restaurant. Un concept pluriel et altruiste, à l’image du Cloître et de sa brigade, récemment récompensée par une Assiette au Guide Michelin 2023 et labellisée trois macarons Écotable. Pour soutenir ce bel élan d’humanité en cuisine (et vous offrir un moment délicieux), réservez par ici. |
Et pour finir, notre bonus musical de la semaine qui nous rappelle qu’il y a des jours (de la Terre par exemple) ou des heures pour oublier nos soucis et sourire à la vie. Enjoy ! |
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