The Animals Observatory habille l’enfance en liberté. De son atelier sur la Costa Brava, Laia Aguilar signe une mode joyeuse et instinctive, pour courir, rêver, grandir. En un mot, être mieux qu’une belle personne : un bon animal.
“Cesse de faire le jacques” disait-on jadis à un enfant trop turbulent dont les pitreries avaient fini par lasser son entourage. Phrase qui tombe à point nommé, vous le remarquerez, pour coller à notre thème de la semaine (voir notre newsletter spéciale Jacques du 4 juillet 2025, ndlr). Laia Aguilar, elle, loin de refréner les singeries des enfants, a choisi de les encourager en imaginant son label de mode slash terrain de jeu qu’elle a baptisé The Animals Observatory. « Be a good animal, true to your instincts », le mantra de TAO sonne comme un appel, non à la sauvagerie la plus totale mais à fusionner l’intelligence instinctive des enfants à la loyauté fidèle de l’animal. Son manifeste invite pêle mêle à célébrer la beauté du temps qui passe, chanter des chansons d’hier pour le monde de demain, suivre son instinct jusqu’à l’arctique, prôner l’amour, l’égalité, la gentillesse avant tout, fausser compagnie aux stupides et aux égoïstes, allumer des bougies du bout des lèvres et regarder au fond des yeux, mettre de la passion en toute chose et surtout, surtout, dire non à la laine qui gratte.
Un programme candide pour refaire le monde qui sort tout droit de l’imagination de Laia. Graphiste de formation, elle a fait ses armes dans la pub puis chez Bobo Choses, marque espagnole de vêtements pour enfants, qui s’est taillé une solide réputation ainsi qu’un vrai succès pour son univers graphique audacieux. En 2015, elle fonde The Animals Observatory avec Jan Andreu. Depuis son refuge espagnol de l’Empordà, à un jet de pierre (si vous lancez loin) de la frontière française, elle dessine une mode libre qui nous ramène à l’enfance de l’art : sweats oversize, t-shirts imprimés, robes à motifs, cardigans rétro. Portée par cette conscience néo-animaliste qui réconcilie l’enfant et le vivant, chaque collection, produite en série limitée dans des ateliers dédiés en Espagne et au Portugal, revendique une fabrication durable. Depuis 2025, TAO s’adresse aussi aux femmes. Peu bavarde mais très suivie, présente dans 140 points de vente à travers 25 pays, TAO cultive un imaginaire à porter quand on est une âme pure et honnête. Et pour les autres, la laine qui gratte.
