26 000 tonnes. C’est la quantité de plastique déversée chaque jour dans l’océan, dont 80% depuis la terre. À défaut de pouvoir endiguer vite ce tsunami mortifère, des initiatives voient le jour. L’idée : exploiter ces déchets comme ressources.
Plastic Odyssey
Selon l’ONU, l’océan contiendra dans 30 ans plus de plastique que de poissons. Pour sauver de l’asphyxie l’éco-système marin qui nous donne 50% de l’oxygène terrestre, il nous faut changer, bannir sacs en plastique, emballages pléthoriques et recycler à tout prix. Mais avant que ce changement opère, il y a des projets tels que Plastic Odyssey. Un catamaran de 25 m éco-conçu qui collecte les déchets plastiques en mer et transforme par pyrolyse les non-recyclables en carburant. De cette invasion plastique, seul 1% flotte à la surface, les 99% restant étant réduits en micro-particules qui empoisonnent les fonds marins et que le navire sera capable d’aspirer. Véritable atelier de recyclage, embarquant capteur de tri, presse, broyeur, injecteuse, extrudeuse, Plastic Odyssey veut faire la preuve que ces déchets sont valorisables, en parcourant les mers du monde. Avant l’appareillage du Plastic Odyssey en 2020, un atelier va ouvrir ses portes à Marseille au cours de l’année pour expérimenter des solutions de recyclage et de réduction des déchets plastiques, proposer formations et ateliers de sensibilisation aux habitants et diffuser ces technologies frugales. L’enjeu : développer l’économie locale tout en dépolluant la planète.
plasticodyssey.org
Sauvage
Marseillais d’adoption, Manu Laurin découvre le même jour de 2015 la beauté des côtes de Méditerranée et le drame qui s’y joue. Il imagine alors une performance, nager 120 km et repêcher ce qu’il trouve sur son sillage. Résultat : 1 kg de déchets collecté par kilomètre. Décidé à agir, il conçoit la marque Sauvage, accessoires de mode réalisés à partir de rebuts et déchets recyclés qu’il fait confectionner artisanalement, recourant à des établissements locaux d’insertion d’adultes handicapés. Avec son atelier bâti à partir de matériaux de récupération et de dons, volontairement économe en ressources (eau, électricité), Sauvage recycle les chutes et pertes liées à la confection de ses produits et, pour prouver la pertinence de son modèle économique vertueux, est la 1re marque en France à rémunérer les collecteurs de déchets. Le 30 mai à Marseille, aura lieu Le Grand Défi, 1re compétition de collecte de déchets à la nage et en kayaks en France, co-organisée par Sauvage, Palana Environnement et AMOS, la business school du sport.
sauvage-med.fr
Nomadic State of Mind
Précurseur, l’américain Chris Anderson, vegan avant l’heure, décida à la fin des années 90 de récupérer tout le polypropylène qu’il pouvait trouver et de le transformer en une corde hypersolide et imputrescible pour confectionner des sandales au look irrésistible, fabrication en mode commerce équitable à la clé. Bingo. Les fashionistas l’adoptent et la planète l’adore.
nomadicstateofmind.fr
Preuve que le plastique a un prix. Une oeuvre prémonitoire du grand sculpteur César, que l’on retrouve dans les nouveaux espaces d’exposition de la Maison Artcurial à Monaco.
Monaco Sculptures, +377 97 77 51 99, artcurial.com
Made in France. Recyclée & Recyclable. Trendy, confortable & colorée. Ector est la première marque de sneakers éco-conçues et tricotées en fibres réalisées à base de plastique recyclé dans leur atelier en plein coeur de Romans Sur Isère (Drôme), la ville de la chaussure.
ector-sneakers.com
Le duo Matmos de Baltimore signe un étonnant album intégralement composé à partir de matières plastiques enregistrées, de déchets polyéthylène à divers emballage en passant par… des prothèses mammaires en silicone.
matmos.bandcamp.com
Initialement publié dans Marie Claire Méditerranée
