Mode

Rollande. Maroquinerie fine lame

Issue des grandes maisons, Lucie Rolland puise dans sa double influence basco‑marocaine l’inspiration essentielle pour sa vaillante marque Rollande, une maroquinerie créative d’essence artisanale.

De Roland, on retient Durandal, le son tragique de l’olifant et la vindicte des Sarrazins qui, en réalité, étaient Vascons, ancêtres communs aux Basques et aux Gascons. De Rollande, on retient, derrière le charme féminin, un même tranchant dans le style. Formée à la Chambre syndicale de la couture parisienne, passée par l’atelier d’Anthony Vaccarello période pré-Saint Laurent, Lucie Rolland maîtrise sur le bout des doigts les codes des ateliers du luxe : précision du geste, choix des matières, rigueur des coupes. Sa trajectoire multiculturelle, entre Côte basque et Maroc, finit d’enrichir son regard, consolidant son pragmatisme, son goût pour les matériaux solides et sa propension à éviter l’esthétisme gratuit.

Patronymique et sans trompette, sa marque Rollande adopte une ligne franche : des sacs fabriqués pièce après pièce dans son atelier de Bayonne, des gilets en cuir cousus et ajustés sur place (mais sans col, peut-être en souvenir de Roncevaux ?), une petite maroquinerie – porte-cartes, étuis, petites pochettes – qui exploite intelligemment les chutes et une série patchwork où chaque modèle est livré à la fantaisie des matériaux à portée de main. Autant dire, une esthétique assumée du zéro déchet. En revanche, pas économe de son temps ni jalouse de son savoir-faire, Lucie invite le public à des ateliers de maroquinerie, qui permettent de fabriquer son propre accessoire, et propose un service de création sur mesure, depuis le choix du cuir jusqu’à l’assemblage final. La maroquinerie artisanale de Rollande est à découvrir en ligne, tandis qu’à Bidart, une boutique saisonnière réunit une sélection de pièces et une courte ligne de vêtements en complément. Vascons, qu’on se le dise.

© DR/Rollande

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