Un anniversaire que la Ville de Nice a décidé de transformer en une ambitieuse biennale artistique où tous les arts et les publics sont invités. Quand la magie du cinéma réinvente un monde.
Le 24 mai 1973 sort sur les écrans français le dernier Truffaut. Pierre d’angle de sa filmographie, La Nuit Américaine est un hommage au cinéma et met en scène les studios de la Victorine où le film a été tourné. Cette déclaration d’amour retrouve aujourd’hui toute sa force pour le centenaire des Studios niçois. Un événement que la Ville a choisi comme fil rouge pour une programmation ambitieuse construite pour l’occasion sur la thématique centrale du 7e art. Réunies une fois encore sous le commissariat général de Jean-Jacques Aillagon, pas moins de 6 expositions sont ainsi proposées en résonance. Au Musée Masséna, Nice Cinémapolis, ou la saga d’une ville de cinéma, considérée à l’époque comme un Hollywood européen.
Au MAMAC, l’exposition Le Diable au Corps propose une expérience inédite fondée sur le dialogue entre Op Art, art cinétique et films de fiction. Le Musée Matisse met en lumière avec Cinématisse l’influence qu’exerça le cinéma sur ce génie du XXe siècle. Le Musée de la Photographie invite Alain Fleischer, artiste protéiforme considéré comme l’une des références majeures de l’image photographique et animée en France. Au 109, c’est au tour de Ben de se frotter au cinéma à la faveur d’une exposition rétrospective qui invite également d’autres artistes à investir la grande halle, dans une co-production avec La Station. La programmation de cette nouvelle biennale associe un regard historique – l’exposition La Victorine dans l’œil des Mirkine réunit des clichés de tournages mythiques de 1949 à 69– à la création la plus contemporaine, représentée par Clément Cogitore, lauréat du dernier prix Marcel Duchamp, invité par le Musée Chagall, et Brice Dellsperger, dont la Villa Arson et La Station présentent concomitamment les films. Loin d’être purement contemplative, cette odyssée du cinéma génère 4 festivals : Rétrospective Victorine, co-produit par la Cinémathèque Française et la Cinémathèque de Nice autour de 60 films réalisés à Nice et dans les studios de la Victorine, le Festival-Concours Plug, dédié à la création de films sur mobiles, Ciné Roman, autre format traitant des adaptations littéraires à l’écran ou encore le Nice Classic Live qui donne à entendre les plus grands compositeurs du cinéma. Spectacles, animations, concerts, expositions, conférences, quelque 80 autres rendez-vous inspirés par la thématique du cinéma, proposés dans les écoles et lieux culturels associatifs, institutionnels et privés, viennent enrichir ce programme foisonnant.
Il faut savoir que, dans les coulisses de cette grande manifestation publique, œuvre un comité, réuni à l’initiative de Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d’Azur. Sa mission, réfléchir à l’avenir de La Victorine dont la Ville a repris la régie en direct. Les films sont plus harmonieux que la vie, faisait dire François Truffaut à son personnage dans La Nuit Américaine. Peuvent-ils rendre la ville elle-même plus belle ? C’est aux experts d’en décider. En attendant, il faut ouvrir grands les yeux et profiter de cette odyssée du cinéma 2019.
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