Derrière les célèbres Arkogélules se cache le champion de la phytothérapie en Europe. Un pionnier en recherche constante d’innovation, animé d’une conviction : la nature est une source de santé que l’on n’a pas fini d’explorer. Entretien avec Jacques Chevallet, son Président, pharmacien et militant.
Si la phytothérapie est reconnue en France depuis 30 ans, chaque jour qui passe semble nous apporter une nouvelle preuve des bienfaits des plantes pour notre santé. Ainsi en témoigne, costume bleu de rigueur et bonne humeur spontanée, Jacques Chevallet, Président suractif des laboratoires Arkopharma. “Je prends tous les matins mes gélules Arkovital Pur’Energie mais là, mes collaborateurs m’ont demandé d’arrêter.” Pour autres preuves de cette efficacité, mondiales cette fois, Arkopharma produit chaque année 1,4 milliard de gélules tandis qu’à chaque seconde dans le monde, un flacon d’Arkogélules est consommé. Comment expliquer le succès d’Arkopharma ? Questions à son meilleur ambassadeur.
Jacques Chevallet, pharmacien, rêvait-il de diriger une entreprise comme Arkopharma ?
D’abord, c’est une formidable opportunité de pouvoir diriger une entreprise leader dans son domaine. La vocation d’un pharmacien, c’est d’être utile, aider les gens à mieux gérer leur santé. Primum non nocere, d’abord ne pas nuire. Quand on administre un traitement, on sait qu’il peut y avoir des effets secondaires. Le tout est de trouver le bon ratio efficacité/tolérance. La pharmacognosie nous aide à explorer toutes les ressources positives de la nature et nos produits s’inscrivent dans une approche graduelle et raisonnée de la santé, une médecine de première intention. Nous soulageons les patients des affections et problèmes de tous les jours et dans 80% des cas, ça marche.
Comment conciliez-vous médecine naturelle et traditionnelle avec production industrielle ?
Les connaissances ancestrales, la tradition, c’est important. D’ailleurs, nous travaillons avec des collaborateurs qui ont jusqu’à 30 ans d’ancienneté et leur savoir est unique. Pourtant, ce que l’on fait aujourd’hui n’a rien à voir avec il y a 30 ans. On continue d’apprendre, d’accumuler de nouvelles connaissances, de nouvelles techniques. La tradition, c’est bien mais que peut-on apporter en plus ?
Chez Arkopharma, par exemple, ce sont de nouveaux procédés d’extraction des principes actifs de la plante. De nouvelles formes pharmaceutiques 100% naturelles aussi pour s’adapter aux nouveaux modes de vie ou améliorer encore leur action comme notre nouvelle forme galénique Duoflash, une gélule dans la gélule qui permet un double effet à libération retardée. On peut bien sûr consommer des fruits, des plantes et en ressentir les bienfaits. Mais c’est aléatoire. Notre métier, c’est d’apporter des principes actifs garantis, dosés et sécurisés, sous une forme qui facilite leur prise et leur reproduction maîtrisée.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de traçabilité. D’où viennent vos matières premières ?
Nous avons nos propres Indiana Jones, qui parcourent le monde à la recherche des bons produits. On privilégie l’Europe, qui représente 50% de nos achats, sauf bien sûr s’il s’agit d’obtenir ginseng ou gingko de Chine, acerola du Brésil ou harpagophytum de Namibie. Nous achetons 300 à 400 tonnes de plantes fraîches à l’année à des partenaires fidèles. Quand on a trouvé un producteur de qualité, on a envie de le garder. Ce sont en général de petits exploitants que nos collaborateurs connaissent par leur prénom et que nous accompagnons souvent dans leur passage au bio. Les lots reçus sont rigoureusement testés par une équipe qualité qui compte 80 personnes. Traçabilité et sécurité totales.
Comment s’effectue l’extraction des principes actifs et comment garantir leur intégrité ?
Le concept de base d’Arkopharma une plante/une gélule est brillant. C’est là qu’intervient la notion fondamentale de totum, qui représente la totalité des principes actifs présents dans la plante. Par des chromatographies à haute performance, nous obtenons des tracés qui matérialisent l’action combinée de ces différents actifs. En maîtrisant cette combinaison, nous pouvons proposer des traitements qui agissent sur plusieurs cibles à la fois. L’action est complète, moins agressive car moins fortement concentrée sur une seule cible et donc, plus équilibrée. Côté extraction, notre nouveau procédé par ultra-son nous permet désormais d’atteindre une concentration en actifs jusqu’à 60 à 70% supérieure. Outre l’optimisation des matières premières, cette performance induit une réduction en volume et poids de nos boîtages, qui équivaut à un tiers d’emballages, soit 196 tonnes de carton en moins chaque année.
Vous avez fermé des usines à l’étranger pour vous recentrer en France, plutôt inhabituel…
Il faut voir cette relocalisation comme un signe de qualité. Nous gagnons en maîtrise sur l’ensemble de la production et prônons le made in France. Nous revendiquons aussi notre attachement à la région. Saviez-vous que notre département détient 60% de la flore nationale ? Nous cherchons à acheter dans la région, encourager le développement des cultures et au-delà, travailler le plus possible avec les entreprises locales. Notre chaîne à ultra-son est le fruit de 5 ans de collaboration avec le centre de recherche en éco-extraction de produits naturels d’Avignon et bénéficie du savoir-faire pointu de la société Reus, installée à Drap.
Il s’agissait aussi de créer un site de production exemplaire.
Avec 49 000 m2, c’est le plus grand site de phytothérapie d’Europe. Nous y visons l’excellence, en modernisant sans cesse notre outil industriel, avec nouvelle chaîne d’extraction, pelliculeuse ou simulateur de compression qui nous permet de faire du QualityByDesign (ou qualité par la conception).
Nous veillons aussi au confort et à la sécurité de nos collaborateurs. Parmi les 1 369 personnes qu’emploie l’entreprise, l’ancienneté est proche de 14 ans, l’âge moyen augmente, des conjoints y travaillent. Autant dire que nos efforts cherchent à augmenter la qualification en réduisant la pénibilité, avec de nouveaux équipements tels qu’un cartopalétiseur, un mélangeur à air comprimé ou de nouveaux postes de manutention Pick-to-light conçus en lien étroit avec des ergonomes. Bilan à ce jour : 34% d’accidents en moins, un confort accru, de multiples activités sportives et même un ostéopathe à demeure.
Finalement, quelle place selon vous pour la phytothérapie dans la médecine de demain ?
Il ne faut pas donner à nos produits la place qu’ils n’ont pas, mais leur accorder la place qui fait sens. Ils représentent une médecine de première intention que respectent depuis longtemps les civilisations asiatiques. Nous sommes encore trop souvent dans un modèle d’opposition plutôt que d’association et de complémentarité. Si j’ai une douleur violente, rien de mieux que le paracétamol. En revanche, le millepertuis saura parfaitement traiter un état dépressif léger ou passager, comme ArkoRelax à base de mélatonine, qui permettra dans 80% des cas de mieux dormir sans avoir recours aux hypnotiques. Moins de benzodiazépine, ce serait bien. Moins d’antibiotiques aussi, quand on sait que notre arsenal thérapeutique s’épuise et que la canneberge et le D-Mannose peuvent être efficaces. Avec Arkopharma, nous offrons des solutions de santé naturelle, sans effet rebond ou iatrogène. Nos liens se resserrent avec les hôpitaux, les médecins. Nos connaissances sur la chronobiologie ou l’extraordinaire intelligence naturelle progressent. Je suis confiant en l’avenir. Après tout, nous sommes leader sur un territoire qui représente 6% du marché, la marge de progression est immense.