Auteur

Lisa Bettini

Génération C : Créatifs, Cools & Corses

Est-ce que vous vous connaissez ? Faites-vous donc la bise ! Car vous allez les adorer. Leurs points communs : ils sont jeunes, vivent leur passion à 1000% et surtout, nous en font profiter.

Lena Pantalacci
Archi Surprenante

Dès l’âge de 3 ans, Lena comprit qu’elle dessinerait des mai- sons un jour, sans se douter pourtant qu’elle saurait imposer un style à ce point reconnaissable. Après une expérience réussie à Marseille et dans les Ateliers Jean Nouvel à Paris, elle est revenue dans sa Corse Natale avec l’envie de surprendre ses clients en concevant pour eux des demeures aux lignes pures, résolument modernes mais capables de se fondre parfaitement dans le maquis et le ciel azur.
lp-architecture.com

Cargèse Sound
Fiesta Forever

Les 3, 4 & 5 août prochains, le village de Cargèse vous invite à profiter de la vie. Né dans l’esprit de quelques amis connus pour leurs fêtes mémorables, ce festival à tout pour nous charmer. Un bon son électro, insulaire et international, du sable où poser nos pieds et une ambiance plus que décontractée.
cargesesound.com

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SupDesign
Futurs Starck

En septembre 2019, naîtra à Ajaccio SupDesign une classe préparatoire aux métiers de la mode et du design. Insufflée par Marina Martelli, elle-même à la tête d’une agence de stylisme, cette école a pour but de rassembler autour de la création et de développer le « Made in Corsica ».
Facebook SupDesign

Anthony Grimigni
Wood en Stock

Si vous cherchez ce jeune designer – totalement autodidacte –, il est sans doute dans son atelier à travailler le bois avec tout son talent ou bien en forêt, à la recherche de cette matière qui va inspirer ses créations. La recup’, le recyclage, offrir une seconde vie à ses arbres, voilà le mantra d’Anthony qui réalise au gré des commandes, tous les désirs de ses clients, de la table basse au luminaire.
anthony-grimigni.fr

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11 juillet 2018

Évènement Culture

Ivresse impériale au Musée Fesch à Ajaccio

écrit par Lisa Bettini

Ce matin-là, je pris le premier vol pour fuir Paris. La veille, j’avais connu la défaite la plus cuisante de mon histoire, quand, interpellant mon boss pour un e-mail qui ne m’était pas adressé – intitulé « plan social » – je me vis signifier d’aller faire un tour vers Austerlitz pour voir s’il y était. Mise à pied, je rentrais chez moi par le même moyen, croisant en route Jérôme, mon boyfriend, qui me quittait pour aller diriger le Burger King de Westphalie – ça ne s’invente pas. Il fallait que je prenne l’air. Je mis donc le reste de mon découvert autorisé dans un vol pour Ajaccio. L’arrivée dans la cité impériale calma mes nerfs – ou étaient-ce les mignonnettes servies dans l’avion ? Oubliés mes ennuis parisiens, à moi un week-end de liberté, déjà bien consommé quand, vers minuit, je quittais ce restaurant de la vieille ville pour rentrer à l’hôtel, la glace fondue dans mon dernier verre indiquant qu’il était temps de rendre les armes. Dans ma retraite héroïque, je rencontrai un homme étrange portant chapeau, la main glissée sous un pan de sa veste.

Devant le bâtiment qui abrite le musée des arts de la ville, il me raconta combien ces murs sont porteurs d’histoires. Intriguée, je franchis l’enceinte et pénétrai dans le musée. Je ne sais pas si vous avez déjà vu un musée la nuit, mais c’est extrêmement effrayant. Déjà, trois spectres féminins se dirigent vers moi comme en apesanteur. Elles se présentent : Elisa, Pauline et Caroline, les sœurs de Napoléon Bonaparte. Elisa est si moche que j’ai même du mal à la regarder. Tu pleures un job perdu ? Moi, j’en ai eu des dizaines, annonce-t-elle, Princesse de Piombino, Grand-Duchesse de Toscane, Altesse Impériale… Des métiers qui n’existent plus mais, bon, je ne l’ai pas contredite, on ne vexe pas un fantôme. Je suis la seule à avoir eu de tels pouvoirs politiques. Ma mère a toujours dit que moi, sa première fille, je ne brillerais pas par mon physique, alors j’ai aiguisé mon cerveau comme une flèche pointue. Et de mon mari, Félix Baciocchi, piètre capitaine, j’ai fait un chef de bataillon. Tu pleures un garçon qui t’a quitté pour un burger ?
Surprise qu’elle connaisse ma peu glorieuse histoire, j’observe Pauline, la seconde, se poser près de moi comme un papillon, gracieuse et si mince pour l’époque. Au décès de mon premier mari, Charles Leclerc, je me suis coupée les cheveux de douleur. Puis, mon fils Dermide a disparu. Ça ne m’a pas empêché de vivre, d’avoir des amants ou de poser nue pour Antonio Canova. Tu ne sais pas de quoi demain sera fait, donc, danse tous les jours, ressers-toi à boire et aime ton destin.

Brûler la vie, Pauline l’a fait, partie avant ses 45 printemps d’une tumeur à l’estomac, que d’aucuns appelèrent syphilis. Caroline, avant-dernière de la fratrie Bonaparte, vient nous rejoindre. Lorsque nous avons dû fuir le pays, je me suis jurée de ne plus jamais être pauvre. C’est pourquoi, je me suis mariée au prince le plus sexy de la région, Joachim Murat. J’ai aussi su me faire aimer par mon peuple de Naples, j’ai créé des écoles, des musées. Mais la pauvre finit sa vie seule, en exil, après avoir snobé son frère l’Empereur. À chacun ses casseroles. L’homme que j’avais vu dehors apparaît alors. C’est Napoléon lui-même. Je t’ai conduite ici, le jour anniversaire de ma mort, pour te montrer qu’il faut savoir surmonter ses galères. Après ma première nuit avec elle, Joséphine n’a pas daigné répondre à mon texto, se moquant de mes émoji cœur avec ses copines. J’ai pourtant fini par l’épouser, il ne faut rien lâcher. Pour méditer les conseils de la famille Bonaparte et dissiper les dernières vapeurs d’alcool, je m’assoupis sous la grande toile représentant l’Empereur. Je fus trouvée là au matin par le conservateur, Louis, descendant de la lignée, qui m’offrit un café et son numéro de téléphone. La légende dit même qu’il me ramena à cheval à mon hôtel. Avant de quitter Ajaccio, j’engloutis une Poire Belle Hélène en sifflotant Waterloo. Je ne suis pas superstitieuse.

Propos – librement – recueillis auprès de Philippe Perfettini, responsable des collections napoléoniennes du Musée Fesch à Ajaccio.

Exposition « Caroline Bonaparte, sœur de Napoléon, reine des arts »
Du 30 juin au 2 octobre 2017

Palais Fesch – Musée des Beaux-Arts
50, rue Fesch 20 000 Ajaccio, 04 95 26 26 26
musee-fesch.com

Photo de couverture : Pauline Bonaparte
1. Elisa Bonaparte © François Gérard – RMNGP-Palais Fesch
2. Buste de Caroline – Antonio Canova – Collection particulière – Droits réservés

Par Lisa Berrini

16 juin 2017

Découverte Mode

La mode Corse décryptée, de Centuri à Bonifacio

écrit par Lisa Bettini

Avez-vous le style de l’Île de Beauté ? Dites-moi ce que vous portez et je vous dirais d’où vous venez.

Nous pourrions penser qu’à l’heure de la mondialisation, notre chère Terre a tendance à s’uniformiser, tant les frontières mode n’existent plus, Instagram ou Pinterest distillant H24 des looks pensés à l’autre bout du globe. Mais dans ce macrocosme planétaire, les traditions culturelles résistent aux envahisseurs de la fast fashion. Je ne dis pas que ma trisaïeule avait plus de goût que Kendall Jenner, mais de génération en génération, nous nous transmettons son foulard imprimé (pas sûr qu’il en soit de même pour le perçage de tétons). Et s’il y a une communauté qui se distingue par son caractère affirmé, c’est celle de l’île de beauté. J’ai donc mené mon enquête sur le peuple corse : que porter pour un cocktail sur la plage ? Tous les hommes sont-ils en treillis, les femmes en jupon ? À la terrasse d’un bar du port, j’ai recueilli les avis de mon focus group : Jean-Michel, pêcheur, Sophie, directrice de boutique branchée et Anne-Marie, couturière à la retraite m’ont livré les codes du style local, que j’ai aussitôt mis en pratique et en images.

La main corail
De ce passionnant panorama du style insulaire ressort d’abord l’attachement des Corses aux traditions, qu’il ne leur viendrait jamais à l’idée de bafouer, sous peine de mauvais sort. Pour s’en préserver, la protection la plus forte est d’ailleurs le corail, porté en bijou. Il est coutume d’offrir aux nouveaux nés une main, branche de corail suspendue à une chaîne en or, que portent également les plus anciens. Cette main, qui cohabite parfois avec une médaille de la Sainte Vierge, déplaît aux ecclésiastiques jugeant le fait de chasser les esprits avec des coquillages pas très catholique.

Le noir
C’est en cœur que mes 3 comparses le disent : le noir est LA couleur incontournable en Corse. Les costumes traditionnels étaient souvent sombres, les femmes mariées portaient La Faldetta, un jupon bleu nuit très long à l’arrière, que l’on nouait sur les épaules, souvent porté lors d’occasions religieuses. Dans une région où tout le monde se connaît, nous sommes souvent en deuil, en noir, on est toujours prêt, nous dit le pêcheur. Il nous arrive même d’aller à des mariages en noir, surenchérit l’ex-couturière en souriant. Le noir est chic, c’est le charme profond de la Méditerranée et surtout, il amincit…

Le bleu de Chine
C’est l’emblème du baroudeur corse. Cette tenue, rapportée par bateau de Chine, était abordable, légère et inusable. Aujourd’hui encore, on croise de jeunes hommes portant ce Bleu iconique, que ce soit dans le maquis ou au comptoir des bars de village. Pour Sophie, si l’on veut être une femme à poigne, on porte un Bleu de Chine, mais sur une jupe à sequins et talons, s’il vous plaît !

L’imprimé panthère
En Corse, on s’habille toujours pour sortir, même les poubelles, car on aime les jolies choses et on le montre. L’imprimé panthère est partout accepté, voire préconisé, le brillant ne choque personne, au contraire. Too much, peut-être, de mauvais goût, jamais. Quelle que soit la promenade, y compris celle du chien, ne jamais sortir sans son sac de créateur.

La plage
Ce n’est pas parce qu’on est près de la mer qu’il faut porter son maillot en ville. Ce n’est pas non plus parce qu’on est à la plage qu’il ne faut pas s’habiller. Soigner sa silhouette balnéaire est un art. Il faut un vêtement facile à porter mais qui puisse se transformer si la fin de journée dégénère en soirée paillotte.

1. Main corail.
2. Robe Noire Forte-Forte, boucles d’oreilles Reine Rosalie.
3. Bleu de Chine emprunté à un chasseur, jupe brillante Vanessa Bruno, chaussures Gucci Vintage, boucles d’oreilles Reine Rosalie.
4. Robe féline La Prestic Ouiston, chaussures Yves Saint Laurent Vintage.
5. Maillot de bain Roseanna, robe de plage Roseanna.

Par Lisa Bettini. Photo Faustine Poingt.

9 juin 2017

Voyage City guide

Week-end hors du temps à Ajaccio

écrit par Lisa Bettini

Nous faisons face à la période la plus rude de l’année. Malgré les efforts faits par le chocolat chaud pour nous soutenir, nous nous sommes accoutumés à son pouvoir bienfaisant et, désormais, il nous laisse froids. Un seul espoir, disparaître, le temps d’un week-end.

Alors que vos amis se dirigent encore, bottes fourrées aux pieds, vers Megève, laissez-moi vous inviter à Ajaccio, cité impériale Corse. Dépaysement garanti à quelques minutes de vol de presque n’importe où en France.

#capitaine de soirée Refusez toute invitation d’apéro la veille au soir pour sauter dans le premier avion du jour. À bord, on vous salue en corse en vous offrant un petit gâteau sec nustrale, comprendre de chez nous, début de votre immersion.

#craquant Depuis l’aéroport, faites-vous déposer au marché et demandez un canistron, spécialité à base d’anis qui se marie à la perfection avec un café, ou un finuchjettu, l’astuce ultime si vous êtes au régime (ne contient ni sucre, ni huile, seulement fait avec amour).

Hors du temps et des sentiers battus à Ajaccio

#institution Vos emplettes en main, rendez-vous au Grandval sur le cours du même nom. Ce bar est magique, tenu de grand-père en petit-fils par la même famille. Non seulement vous y ferez des rencontres humaines magnifiques mais vous finirez par connaître l’histoire d’Ajaccio sur le bout des doigts, le tenancier possédant la plus belle collection de photos authentiques de la cité.

#miam Midi et la faim sonnent ensemble. Direction le restaurant de la rue du Roi de Rome, Mani. Les « mains » qui œuvrent ici sont celles de Romuald Royer, chef 1 étoile Michelin au Lido à Propriano. Sa carte ravit tous les palais fins et amoureux de bons produits et, si vous lui demandez gentiment, Romuald vous livrera le secret de son burger au poulpe.

#essentiel Après un bon déjeuner, pause massage à l’institut Olmia qui sent bon le maquis. Ici, au coin de la rue Maréchal Ornano, découvrez l’ivresse des huiles essentielles 100% corses et laissez Aurélie-aux doigts-de-fée éveiller vos sens sur fond de musique traditionnelle corse.

#cheesy Bien détendus, passez donc… au fromage. Allez de ma part à la fromagerie d’Alata, pour que Jean-Charles Luciani vous ouvre son laboratoire où naissent les meilleures tomes de la région. Et découvrez comment on fait le fameux brocciu, ce fromage frais qui va absolument avec tout.

Hors du temps et des sentiers battus à Ajaccio

#miam 2 Continuez de saliver, le dîner arrive. Au restaurant A Nepita, qui porte le nom d’un aromate endémique à la Corse, le menu change souvent, mais le régal est toujours le même.

#beaux rêves Descendez à l’hôtel U Palazzu Domu dans la vieille ville. Calme, luxe & tout à proximité.

#alibi Lendemain sportif. Tout au bout des Sanguinaires se trouve la Parata, une réserve protégée avec sa tour Génoise. Empreintez le chemin des douaniers qui mène à la plage paradisiaque de Capo di Feno. Petite estrade en bois, positions de Yoga face à la mer. Namasté !

#miam 3 Voilà qu’il est déjà l’heure de rentrer. Avant de revenir au chocolat chaud, arrêtez-vous à L’Altru Versu, restaurant avec vue à couper le souffle. Les produits sont très frais et l’accueil, chaleureux. Un conseil : sympathisez avec les patrons, histoire d’avoir des amis Corses et une bonne excuse pour revenir.

Hors du temps et des sentiers battus à Ajaccio

#souvenir La boutique Empire offre un grand choix de t-shirts, accessoires et objets décalés sur Napoléon et l’histoire de la Corse. Artisanal et original.

#souvenir 2 Celui qui ne s’achète pas, un Œil de Sainte Lucie, le joli coquillage ramassé sur la plage.

#quizz Principale attraction touristique d’Ajaccio fin XIXe ? La maison natale de Napoléon, qui n’était pas encore un musée mais une demeure que les touristes britanniques louaient pour vivre dans les meubles et effets personnels de la famille Bonaparte. Cette période AirBNB chez Napoléon causa la disparition d’une foule d’objets familiaux.

#couleur locale Bonghjornu ! pour saluer, Ié pour acquiesser, Salute ! pour trinquer. Et surtout si un nom de famille finit par I, ne pas le prononcer.

Par Lisa Bettini

Photo de couverture : Sentiers des douaniers
1. Canistron
2. Mani Burger
3. La Parata, réserve protégée avec sa tour Génoise
4. Yoga sur la plage de Capo di Feno
5. Restaurant L’Altru Versu
6. Boutique Empire

13 mars 2017

Société Pratique Culture

Réveillons, les repus de famille

écrit par Lisa Bettini

Ces fêtes, que l’on déteste adorer ou que l’on adore détester.
L’expérience ultime du réveillon familial.

La (s)cène est suffisamment surréaliste pour que je la grave à jamais dans ma tête : dans une ambiance rouge électrique bordée de houx se tient ma famille au grand complet. Jamais nous ne nous étions réunis, mais comme Marie, notre mère, vient de nous quitter – elle est partie vivre en Floride – nous avons cru bon de passer ce Noël ensemble. Enfin, J’ai eu l’idée. Mue par la nostalgie et un enivrement coupable, j’ai adressé cet e-mail nocturne et groupé à ma diaspora : Tous chez moi pour Noël ! Pourquoi n’ai-je pas été frappée sur le champ par une attaque informatique fatale ? Pourquoi ai-je copié mon oncle Chrysostome qui, depuis, me gratifie de PowerPoint alternant photos de félins et blagues glauques ? Avez-vous déjà vu un petit chat poser à coté d’attributs masculins enrubannés ? Moi si.

Chaque année, les fêtes nous rejouent la même histoire.

Dès les premières notes de la suppliciante All I Want for Christmas is You, les lumières du centre commercial tournoient et nous voilà instantanément changées en Mariah Carey. Je vais faire des excès, Je vais vider mon compte en banque, Je veux une rivière de diamants sous le sapin car Je le vaux bien. Divas avides, nous sommes alors au pic de l’égoïsme. S’il vous fallait une preuve, vous connaissez l’anagramme de dorure ? C’est ordure.

Me (re)voilà donc malencontreusement assise à une table réunissant un nombre de convives censé porter malheur. Parmi ces 13 regards, affamés par le désir de m’informer que je ne serais même pas retenue pour la vaisselle à Masterchef, mon cousin Matthieu, accompagné de sa copine du moment, dont j’ai déjà oublié le prénom. Nous avons décidé à l’unisson familial de ne plus nous attacher aux conquêtes bimensuelles de Matt, on leur sert juste à boire, par charité. Tante Marie-Madeleine, la doyenne, ronchonne et prophétise son dernier Noël. La vérité, c’est qu’elle nous enterrera tous, sa soif inextinguible de critiquer étant manifestement le secret de la vie éternelle. Je sers du vin à toute l’assemblée et hasarde un Ceci est mon sang…

Ma sœur, qui visiblement a déniché ma réserve de Chardonnay, ne trouve rien de mieux que de laver mon linceul en famille. Au fait ma chérie, as-tu eu le résultat de ton dernier test de gross… ? », je lui enfourne un reste de dinde dans la bouche, …et ceci est mon corps !

De surprise, mon père s’étouffe avec un marron. Simon, son neveu, voulant se racheter du dernier réveillon où il avait jeté une allumette sur le sapin dans un acte écologique désespéré, tente de lui appliquer la méthode de Heimlich, celle qui vous fait prendre quelqu’un par derrière pour lui déboucher les voies orales. Je sais à quoi vous pensez, ce n’est pas l’esprit de Noël. Néanmoins, la méthode fonctionne et catapulte le marron tout droit dans l’œil de Sara, ma cousine, vieille fille célibataire, qui hurle à “l’amore”. J’avais prié pour que ce Noël, où tout le monde semblait se detester, s’achève vite. Mais quand survient ce drame au goût de castagne, je comprends que, malgré nos différences, nous sommes tous reliés pour la vie.

Bonjour, je suis le Docteur J. Udas. Un Georges Clooney d’âge biblique fait son entrée dans la pièce et c’est le coup de foudre entre Sara et lui. Un miracle de Noël ! Ma sœur extirpe de son sac les Chardonnays Réserve Spéciale et déclare Que la fête recommence !

La vie reprend alors son cours au fil du temps, ma cousine finit par quitter J. Udas qui l’a trahie avec une prof de (ponce) pilate, Matthieu rencontre l’amour de sa vie, Pierre, et devient enfin fidèle, la connexion Internet de l’oncle Chrysostome est désormais hors service, quelqu’un aurait sectionné le câble électrique, je ne sais pas quelle est cette personne mais, pour info, elle n’est pas enceinte.

Je vous souhaite d’être heureux pour ces fêtes de fin d’année, que vous ayez une très grande ou une toute petite famille. Et si vous êtes seuls, regardez sous votre sapin, j’ai un cadeau pour vous, c’est un petit chat avec un nœud juste à côté.

Par Lisa Bettini

9 décembre 2016