Comment devenir un vigneron reconnu sans être français et vigneron ? C’est l’histoire de Stephen et Jeany Cronk, deux Londoniens, fous amoureux de Cotignac et désormais plus locaux que les locaux.
Il a fallu 10 années de réflexion à Stephen et Jeany pour accomplir leur rêve : devenir vignerons en France.
Après une recherche hardue et quelques déconvenues, l’ex-patron de Stephen lui a parlé de Cotignac avec cette recommandation : “Trouvez un village comme celui-là et mettez-vous au travail.”. C’était le meilleur conseil qu’ils eurent jamais reçu. “Quelques heures à peine après avoir découvert Cotignac, notre projet prenait forme.” explique Jeany. “Nous n’avions aucun pied à terre et, tout à coup, une porte s’est ouverte.
Nous en sommes toujours reconnaissants car les gens que nous avons rencontrés font désormais partie de notre équipe. En somme, c’est Cotignac qui nous a choisis.”
Les Cronk s’étaient lancés dans le vin avec une idée un peu idyllique, mais après avoir fait les comptes et s’être rendu compte à quel point il serait difficile de vivre en travaillant la terre, vendangeant, produisant et commercialisant leur vin, “nous étions moins attachés à l’idée romantique de posséder un vignoble” se souvient Stephen.
“Il n’existe aucune autre activité où vous devez tout faire. Un boulanger fabrique rarement sa propre levure, un parfumeur, ses propres fleurs.”
En quête d’un lieu pour exposer leur production dans le village, Jeany est tombée sur un ancien garage qu’elle a transformé en une belle vitrine moderne, après avoir exhumé des cuves vieilles de 500 ans.
Au début, les gens des environs entraient presque toujours avec leurs lunettes de soleil, un peu honteux d’acheter du rosé de Provence à un couple qui était ni français et ni même propriétaire de son propre vignoble.
Désormais, ils viennent sans déguisement, simplement pour discuter du marché ou de la météo. Le signe ultime de reconnaissance s’est matérialisé il y a un an, lorsque Jeany a été conviée à siéger au conseil des Vins de Provence, faisant d’elle l’une des deux seules femmes à y être admises.
“On peut avoir des idées, mais avoir l’énergie – ou la folie – de vendre sa maison et quitter son emploi est un énorme pas à franchir, car vous pariez votre confort et votre avenir sur le long terme.” dit Stephen.
“Il y a six ans, nous étions des étrangers sans vignoble. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être sur le devant de la scène.”
Par Lane Nieset