Art de vivre

Nice vs Marseille : Battle de tables

Marseille s’enorgueillit (à juste titre) de son renouveau culinaire, où une jeune génération de chef.fe.s joue des coudes pour faire une place à leur cuisine, souvent joyeuse et inventive, et à leurs lieux, souvent sympathiques. Nice, la belle azuréenne longtemps endormie, voit régulièrement fleurir de belles adresses contemporaines et des talents décidés à en découdre avec les tables luxueuses qui étoilent la région. Entre les deux métropoles, les assiettes volent. À vous de goûter et de juger.

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Chez Davia, Nice

Il a fait ses classes – et quelles classes ! –, de Maximin à Alleno, Ducasse ou Troisgros, en passant par le Japon où il décrocha une étoile et cueillit son épouse. Fort d’états de services irréprochables, Pierre Altobelli est revenu à sa ville d’origine, Nice, et surtout au restaurant familial, pour porter à son tour le flambeau de la cuisine niçoise. Inutile de dire que, si la tradition est respectée, elle en sort revitalisée par le tournemain contemporain du chef. Désormais solidement installé derrière ses fourneaux, il a redonné à la maison de famille un éclat digne d’illuminer la ville et son patrimoine culinaire.

11 bis, rue Grimaldi, 06000 Nice, 04 93 87 91 39, chezdavia.com

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Epiro, Nice

Amoureux de la Côte d’Azur, Allessandra et Marco ont dit un jour arrivederci à Rome et buongiorno à Nice où ils jetèrent leur dévolu sur un mouchoir de poche derrière le port pour donner naissance à Epiro, deuxième du nom, suivant leur version originale romaine. La carte est courte mais judicieuse, notre couple, épaulé par Claudio en cuisine, revisitant joyeusement les authentiques classiques italiens et les pâtes – fraîches et maison – au prix de quelques trouvailles inattendues et beaucoup de cœur. Evidemment, tout est frais, sourcé auprès de petits producteurs sélectionnés, et trouve son équilibre à la faveur d’une carte de vins nature transalpins qui font pétiller les papilles.

53, boulevard Stalingrad, 06300 Nice, 04 83 39 51 89,
Epiro Nice

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Pure & V, Nice

Vanessa, la propriétaire de cette pure pépite, est une sommelière hors pair qui s’est déjà taillé une solide réputation à Nice. À l’écart du centre-ville, son adresse lumineuse qu’un premier et talentueux chef scandinave contribua à faire briller, s’est même offert le luxe de décrocher une étoile au Michelin. Désormais aux mains du jeune chef danois, Mads Thomsen, sa cuisine compose avec le terroir local une partition résolument créative, qui surfe sur l’axe nord sud et dialogue avec une sélection militante de vins nature dont Vanessa est l’une des plus pures expertes et ardentes prosélytes.

15, rue Bottero, 06000 Nice, 06 19 88 68 90, Facebook :  Pure & V

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Racines, Nice

Ni végétarien ni vegan, voici un restaurant «tout légumes» cultivé à la façon de Bruno Cirino, qui veille sur L’Hostellerie Jérôme à La Turbie, arborant ses deux étoiles Michelin, et le Café de la Fontaine, son impeccable bistrot turbiasque lui aussi. À deux pas du marché de la Libé, Racines résume en quelques tables et une déco très personnelle la quête inlassable du goût originel du produit, l’exigence constante de qualité et de saveurs et la maîtrise du geste culinaire. À chaque produit, un jus, une sauce, un bouillon et un travail d’orfèvre qui fait instantanément oublier la viande, le poisson ou la volaille. Une belle maison sur terre.

3, rue Clément Roassal, 06000 Nice, 04 93 76 86 17

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Il Capriolo, Marseille

La maestria vibrionnante du chef Jérôme Benoît – que les intimes, c’est-à-dire à peu près tout le monde, appellent Jéjé Barbu – pose d’emblée le décor : on n’est pas chez Mémé. Presque en miroir de son aïeule plus formelle, Il Capriolo va puiser en Italie la bonne humeur et les saveurs qui savent transformer cette trattoria avec son intérieur coloré et sa belle terrasse sur le Boulevard Longchamp en concentré de vie et de plaisir un peu vertigineux. Il faut dire que le maître des lieux s’affaire et multiplie les associations gustatives acrobatiques et malicieuses. On y vient, on y revient et c’est bien, même à l’heure de l’apéro.

83, boulevard Longchamp, Marseille 1er, 07 81 02 21 47, Facebook : Il Capriolo

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L’Orphéon, Marseille

Son nom évoque l’harmonie des voix qu’incarnent dans leur aventure culinaire les frères Mbenda, venus de leur Congo natal après une longue escale parisienne. Hugues a posé en cuisine son solide bagage acquis chez Taillevent ou Apicius, Eric, transposé en salle le même sens de la précision qui donne à L’Orphéon sa partition sans fausse note. Si la maîtrise est évidente, elle ne gâche en rien le plaisir de l’inventivité, auquel s’ajoutent la belle énergie et l’atmosphère accueillante du lieu. Une cuisine de haut vol qui a le bon goût d’être en phase avec le quartier populaire qui l’abrite, entre Noailles et Cours Julien, en pratiquant des prix doux comme le sourire fraternel des deux maîtres de maison.

11, rue Guy Môquet, Marseille 1er, 09 87 72 61 73,
orpheon-restaurant.com

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Les Eaux de Mars, Marseille

Exit Petit Longchamp, voici Les Eaux de Mars, référence à la vocation première du Palais Longchamp tout proche, conçu pour servir de réservoir à la ville, mais aussi à Carlos Jobim. Une influence exotique qui souligne sans doute le parcours de Noémie, la cheffe maison, qui enchaîna Normandie, Asie et Chili. Mais dans l’assiette, en revanche, pas de voyage. Tout est cueilli frais, en circuit court et de saison, l’ardoise change chaque semaine et s’appuie sur le solide savoir-faire précis et sans façon de Noémie. Une adresse hautement fréquentable et à toute heure de la journée, pour profiter de l’atmosphère naturellement décontractée sur laquelle veille Arthur, le compagnon d’aventure.

135, rue Consolat, Marseille 1er, 04 91 07 61 36, leseauxdemars-restaurant.com

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Ourea, Marseille

Ils ont troqué la déco post-industrielle de Semilla, le snobisme et le ciel gris du 6e arrondissement de Paris contre un petit espace coloré (où officia Georgiana Viou), le soleil et la bonne humeur marseillaise. À laquelle Camille et Mathieu ont décidé de contribuer en troussant chaque jour une carte saisonnière et goûteuse. Parfaitement accordée, la paire laisse à Mathieu le champ libre pour des assiettes pleines de personnalité et à Camille le soin d’y répondre en quelques flacons choisis en bio et biodynamie. Esprit moderne, talents affûtés, sourires de rigueur, un plaisir à ne surtout pas bouder.

72, rue de la Paix Marcel Paul, Marseille 6e, 04 91 73 21 53, ourea-restaurant.com